La pollution plastique fait rage. Malgré la médiatisation croissante du problème, les actions mises en place par les gouvernements et les entreprises demeurent insuffisantes. Le WWF dresse plusieurs propositions pour tenter de mettre fin à la pollution plastique d’ici 2030.
Conséquence directe : près de 8 millions de tonnes entreraient dans les océans chaque année. Les scientifiques ont dénombré plus de 270 espèces blessées par enchevêtrement dans du plastique, et 240 espèces qui en ingèrent. Déjà 180 millions de tonnes se trouveraient dans le fonds des océans. « D’ici 2030, la production mondiale de déchets plastiques pourrait augmenter de 41 % et la quantité accumulée dans l’océan pourrait doubler et atteindre 300 millions de tonnes », assure le WWF. Les émissions de CO2 résultant du cycle de vie du plastique devraient augmenter de 50 % tandis que celles issues de l’incinération de plastiques devraient tripler d’ici 2030. La consommation de plastique augmente beaucoup plus vite que les infrastructures pour les traiter.
Pollution plastique : à qui la faute ?
La pollution plastique est avant tout due à un manque d’infrastructures de gestion des déchets et des eaux usées. Celle-ci provient d’un manque de responsabilité sur l’ensemble de vie du plastique. En résumé, les acteurs qui tirent profit de la production et de l’utilisation de ce matériau ne supportent pas le coût de la pollution engendrée par les déchets plastiques dans l’environnement. « Il est plus rentable de rejeter leurs déchets dans la nature que de gérer efficacement le plastique jusqu’à la fin de sa vie », dénonce le WWF.
Pour mettre fin à la pollution plastique, il faut identifier les défaillances du système. Ensuite, il faut convaincre l’ensemble des acteurs d’entrer dans une action collective. Le WWF fait appel à tous les gouvernements, toutes les entreprises et industries impliquées dans la production, la promotion et la vente de produits en plastique, à la société civile et au grand public.
Responsabiliser les acteurs de la chaîne de vie du plastique
Le WWF dresse une longue liste de propositions pour mettre fin à la pollution pastique des océans. En particulier, l’ONG appelle les gouvernements à signer un traité international juridiquement contraignant. Ce traité se déclinerait sous la forme d’objectifs nationaux pour favoriser la réduction, le réemploi et le recyclage du plastique. Il permettrait aussi de créer un mécanisme mondial de responsabilité élargie des producteurs dans tous les secteurs producteurs de plastique. Cela répartirait les responsabilités de manière appropriée tout au long du cycle de vie du matériau. Et permettrait d’investir dans des systèmes de gestion des déchets efficaces, notamment pour développer le recyclage, diminuer l’incinération et la mise en décharge.
Pour stopper totalement les pollutions, des solutions existent déjà et doivent être renforcées. En premier lieu l’interdiction du plastique à usage unique, le soutien au réemploi, l’élimination des additifs toxiques qui freinent le recyclage ou encore la recherche d’alternatives durables. Voter des lois, c’est bien, mais les faire respecter, c’est encore mieux. Il faudra que les gouvernements se dotent de moyens de contrôle suffisants pour vérifier le respect des nouvelles réglementations par l’industrie du plastique.
Les entreprises et les citoyens contre la pollution
Les entreprises peuvent de leur côté réduire le plastique excessif et inutile. Elles peuvent aussi s’engager à mettre sur le marché des produits recyclables, intégrer des matières recyclées et favoriser les alternatives compostables. Les citoyens ont aussi un rôle important à jouer et peuvent signer la pétition du WWF. Grâce à l’application WAG – We Act for Good, ils peuvent apprendre à réduire leur consommation de plastique inutile grâce à des défis accessibles à tous. « La pollution plastique a été créée en une génération, rappelle Isabelle Autissier, présidente du WWF France. Si chacun prend ses responsabilités, elle peut également être résolue en une génération ! »
Auteur : Matthieu Combe, journaliste et auteur de Survivre au péril plastique, à paraître le 21 mars