
Ce lundi, des dizaines de militants de Greenpeace de plusieurs pays européens ont bloqué avec un bateau l’entrée de plusieurs raffineries, dont celle du géant pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, dans le port de Rotterdam, aux Pays-Bas. Des militants ont notamment escaladé lun réservoir pour y accrocher, à côté du logo de Shell, des affiches publicitaires d’entreprises de combustibles fossiles. Ils voulaient avec cette action « faire la lumière sur la nécessité d’interdire les publicités et le parrainage des combustibles fossiles ». La police a procédé à 17 arrestations, selon Greenpeace, et a saisi le navire, un voilier de 33 mètres de long qui avait jeté l’ancre dans la matinée.
« Nous continuerons à faire pression sur l’industrie pétrolière, à exposer sa responsabilité dans la catastrophe climatique et à contester la désinformation qu’elle utilise pour rester à flot et retarder l’action climatique« , a déclaré Faiza Oulahsen, responsable de la campagne Climat et énergie de Greenpeace Pays-Bas, citée dans un communiqué.
Shell dans le collimateur de la justice
Shell a affirmé respecter le droit de manifester. L’entreprise a toutefois prévenu qu’il est dangereux de manifester à la raffinerie, a rapporté la télévision publique néerlandaise NOS. En mai dernier, un tribunal de La Haye a contraint Shell à réduire ses émissions de CO2 d’ici fin 2030 de 45% nets par rapport à 2019. Le tribunal estime qu’elle contribuait aux conséquences désastreuses du changement climatique. Shell a fait appel.
Greenpeace et une vingtaine d’autres organisations ont parallèlement lancé ce lundi une initiative citoyenne européenne (ICE). Celle-ci appelle à une nouvelle loi interdisant la publicité et le parrainage des combustibles fossiles dans l’Union européenne. « Shell est l’un des pires acteurs de greenwashing, selon notre rapport« , a déclaré à l’AFP Silvia Pastorelli, militante et organisatrice principale de l’ICE. « Nous voulons appeler la Commission européenne à mettre en place une interdiction de la publicité et du parrainage des combustibles fossiles à travers l’Europe« , a-t-elle indiqué. Si une initiative citoyenne européenne récolte plus d’un million de signatures à travers l’Union européenne, cela oblige Bruxelles à décider d’une action pour y répondre.