
Certains défilent pour leur look, d’autres le font pour leurs convictions. Ce mardi 5 octobre, une trentaine de militants du mouvement Extinction Rebellion et des associations Youth for Climate et Les Amis de la Terre ont fait irruption au cœur du défilé Louis Vuitton qui se tenait au musée du Louvre, à Paris, dans le cadre de la Fashion Week. L’une d’entre eux s’est immiscée sur le podium, au milieu des mannequins, pour afficher une bannière sur laquelle était inscrite « overconsumption = extinction » (« surconsommation = extinction »). Une vidéo publiée sur Twitter montre que les mines surprises des spectateurs face à la présence inattendue de la militante.
La suite de la vidéo montre un agent de sécurité la soulever du sol pour l’évacuer du podium. Trois autres agents ont ensuite pris le relais, et l’on vivement saisie par les épaules pour la faire sortir. Pendant ce temps, le premier agent de sécurité lui a arraché la bannière des mains. Les associations indiquent que la police a interpellé deux personnes à la suite de cet événement.
Fashion Week perturbée, Emmanuel Macron interpellé
En parallèle de cette opération, les militants attendent une action concrète du gouvernement. Par voix de communiqué, les trois organisations s’associent pour demander « une réduction immédiate des niveaux de production dans le secteur, alors que 42 vêtements par habitants ont été commercialisés en 2019 ». Sur Twitter, Extinction Rebellion a interpellé le président de la République Emmanuel Macron. « Coucou Emmanuel Macron, c’est quand qu’on légifère sur ce secteur (et les autres) », indique le message.
Pour justifier cette action, Extinction Rebellion France a affirmé sur son compte Facebook que « l’industrie de la mode représente jusqu’à 8,5% des émissions de gaz à effet de serre mondiale. Plus de 30 millions de tonnes pour la France ». L’association ajoute que « la production textile consomme 11% des pesticides dans le monde et engendre un cinquième de la pollution des cours d’eau ». En 2015, la Banque mondiale indiquait plus précisément que l’industrie textile était responsable à elle seule de 17 à 20% de la pollution des eaux dans le monde.
Chaymaa Deb