Depuis lundi et jusqu’au mercredi 22 juin près de l’Assemblée nationale, 35 scientifiques proposent des formations sur les enjeux du dérèglement climatiques aux nouveaux députés. Si lors de la journée d’hier les scientifiques n’ont vu qu’un seul député venir à leur rencontre, plusieurs d’entre eux ont sauté le pas ce mardi.

Députés du groupe EELV, Renaissance, Modem ou encore de la France Insoumise… les scientifiques ont pu s’entretenir avec des élus fraîchement nommés aux législatives du 19 juin dernier. 35 scientifiques se répartissent alors par deux voire trois, et échangent avec les députés sur les enjeux du dérèglement climatique. Nous étions sous la tente dressée pour l’occasion, non loin de l’Assemblée nationale, afin d’assister à ces rencontres entre politiques et scientifiques.
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Le groupe écolo au rendez-vous
Vers 10H30, Delphine Batho est la première député à arriver près de la tente installée à la sortie de métro Invalides à Paris. La députée de la deuxième circonscription des Deux-Sèvres du groupe écologiste au sein de la NUPES vient montrer son soutien à l’initiative initiée entre autres par le futur ancien député Matthieu Orphelin. Delphine Batho rassure les scientifiques en leur indiquant que d’autres députés du groupe écolo arrivent. Et comme annoncé, une dizaine de députés écologistes ne tardent pas à arriver.
« Tempête de grêle, ou encore tempête de sable…Il est temps d’ouvrir les yeux », lâche Delphine Batho. Elle insiste : « Il y a du déni. C’est Don’t Look Up à l’Assemblée nationale. Il est temps d’agir sur la base de ce que dit la science ».
Scientifiques et politiques autour d’une table
Des tables pliantes sont installées autour de la tente. Pendant 20 minutes, Julien Bayou, député de la 5e circonscription de Paris, écoute attentivement la formation. Les scientifiques François Letourneux (UICN), Sophie Szopa (Chercheuse en chimie atmosphérique) et Louise Kessler ( de l’Institut de l’économie pour le climat) échangent ainsi avec le député. La presse est invitée à laisser ces échanges se faire tranquillement, notamment pour que les députés ne soient pas « moqués, s’ils posent des questions jugées idiotes par la presse », explique Matthieu Orphelin.
Dans une autre table ronde de l’évènement, on retrouve Sandrine Rousseau, députée de la 9ème circonscription de Paris. Elle se félicite de la tenue de ces formations. Mais elle regrette, notamment, aussi l’absence de députés du Rassemblement national. « Cela dit quelque chose de fondamental. Les députés RN ne veulent tout simplement pas être formés. Les formations durent 20 à 30 minutes, quel député n’a pas 20 minutes ? Ils ne veulent pas entendre le problème, ils ont une volonté farouche et égoïste de continuer à aller droit dans le mur. Ce n’est pas le cas des électrices et des électeurs », selon elle.
Des formations sans couleur politique
Louise Kessler, directrice du programme économie de l’Institut de l’économie pour le climat, se réjouit de voir que les députés s’intéressent à ces formations. Pendant 20 minutes, Louise Kessler a échangé à la table de Julien Bayou. « C’est rassurant de rencontrer des députés consciencieux et déterminés », explique-t-elle. « Il ont posé des questions pertinentes et souhaitent rester en contacts avec les scientifiques pour échanger sur de futurs amendements », ajoute-t-elle.
Si parmi la trentaine de députés qui se forment aux côtés des scientifiques, plus de la moitié sont des députés écologistes, tous les députés peuvent assister à ces « cours particuliers ». La députée de la 10ème circonscription de l’Isère, Marjolaine Meynier-Millefert, est la seule députée Ensemble qui s’est déplacée pour rencontrer les scientifiques. Elle espère néanmoins ne pas être la dernière. « J’ouvre le bal, mais ils seront nombreux à suivre », a-t-elle dit. Marjolaine Meynier-Millefert a échangé plusieurs minutes sur les questions de mobilité et de logements avec les scientifiques par la suite.