En marge du sommet du G7 qui se tient en Bavière (Allemagne) jusqu’au 28 juin, des militants ont protesté contre la dette des pays du Sud à Paris ce lundi. Les manifestants se sont notamment englués au siège parisien du Fonds monétaire international.
En plein G7, des militants d’Extinction Rebellion, Attac-France et Youth for Climate, manifestent devant le siège parisien du Fonds monétaire international (FMI) ce lundi 27 juin. Ils exigent du G7 l’annulation de la dette des pays du Sud global. Cette action s’inscrit dans le cadre d’une mobilisation internationale, « Debt for climate », qui se déroule dans plus de 20 pays. Elle fait suite à un appel issu d’une coalition de pays du Sud et des MAPA (Most Affected People and Areas).
La dette qui pèse sur les pays du Sud est insoutenable pour les militants. Les pays endettés sont, selon eux, les plus vulnérables au changement climatique. Les manifestants veulent également une reconnaissance de la dette écologique par les pays les plus riches. Selon eux, ce sont ces pays qui sont responsables du dérèglement climatique.
Englués pour annuler la dette des pays du Sud au G7
Plusieurs manifestants se sont englués dans la matinée au bâtiment du FMI. Quelque-uns se trouvaient alors à l’intérieur du bâtiment et d’autres juste devant. « On est ici pour protester contre cette dette destructrice et contre productive », témoigne un militant d’Extinction Rebellion. « Cette dette est meurtrière. Les gouvernements ont des billets tachés de sang dans les mains ! », s’insurge sa voisine, la main collée au bâtiment.
« La crise de la dette est d’abord la résultante d’un système financier injuste dominé par les pays les plus riches », peut-on lire dans un communiqué des ONG présentes à l’action. « La dette africaine, cumulée pour tous les pays du continent, atteint 1.400 milliards de dollars. De son côté, la BCE (Banque centrale européenne) a racheté pour près de 5.000 milliards d’euros de dette publique et privée depuis 2014 ». Selon les militants cela permet « aux États de bénéficier de taux d’emprunts très bas, alors que c’est justement « la charge de la dette » qui est insoutenable pour les pays d’Afrique ».
La dette écologique
Zita, militante d’Extinction Rebellion gère l’action sur le terrain. Elle veille à ce qu’elle se déroule sans accroc. « Aujourd’hui les pays du Sud, qui sont le plus vulnérables face au dérèglement climatique, se retrouvent avec une dette phénoménale », regrette-t-elle. « Ils n’ont pas la capacité de la rembourser. Pour le faire, ils sont obligés de surexploiter leurs ressources, notamment les énergies fossiles », explique-t-elle. « C’est un cercle vicieux. Ils sont moins responsables du dérèglement climatique, mais pour rembourser la dette, ils doivent épuiser leurs ressources naturelles », ajoute-t-elle.
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« La dette écologique est colossale », enrage Juan Pablo Gutierrez, délégué international du peuple indigène colombien Yukpa. « L’opulence des pays riches s’est construite sur le dos des pays du Sud. Le développement de ces pays s’est fait sur la soumission, le génocide de nos peuples et sur l’exploitation de la terre mère », martèle-t-il.