Les polluants organiques persistants sont les pesticides organochlorés, les PCB, les dioxines et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Il s’agit de molécules toxiques, persistantes dans l’environnement et bioaccumulables. Très solubles dans les graisses, ces substances s’accumulent dans les tissus graisseux tout au long de la chaîne alimentaire. Cela signifie qu’un prédateur va concentrer les polluants bioaccumulés par ses proies. Ainsi, plus une chaîne alimentaire est longue, plus la concentration en polluants organiques persistants stockés dans les tissus des animaux des maillons supérieurs sera élevée. On parle alors de bioamplification. De par leurs propriétés, ces molécules ont tendance à diffuser dans tous les milieux naturels et se déplacer sur de très longues distances. Elles peuvent se déposer loin des lieux d’émission, jusqu’aux pôles. L’Homme peut alors incorporer des toxiques à des concentrations non négligeables par l’ingestion d’animaux (viande et poisson) ou de produits d’origine animale contaminés, notamment le lait, le beurre et les œufs. Ce phénomène est également valable pour les animaux d’élevage consommant des plantes, des céréales ou des foins contaminés, contribuant à un transfert de l’animal vers l’Homme. Soulignons que la cuisson au barbecue, les grillades et le fumage favorisent la formation des HAP.
Des origines bien connues
Ces polluants présentent principalement deux origines : la production de produits chimiques et la production non-intentionnelle, en particulier par combustion. Cette deuxième origine concerne principalement les dioxines, les furanes et les Hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP).
Les composés organochlorés, c’est-à-dire contenant des atomes de chlore, représentent de fort loin la principale catégorie tant par le nombre de substances que par les tonnages produits. Ce sont des produits chimiques de synthèse, dérivés de molécules de chlore et utilisés comme solvants, pesticides, réfrigérants ou molécules intermédiaires de synthèse en chimie et pharmacie. Les plus connus sont les pesticides (DDT, aldrine, chlordécone, dieldrine, chlordane, heptachlore, endrine, lindane …), les PCB et les dioxines. Ce sont d’importants contaminants des écosystèmes. La plupart d’entre eux font partie des polluants organiques persistants. Ils ne se décomposent pas avant des décennies, et dans certains cas, des siècles….
Depuis les années 1930, les PCB étaient utilisés dans l’industrie pour leurs qualités d’isolation électrique, de lubrification et d’ininflammabilité. On les retrouvait dans les transformateurs électriques et les de peintures et de papiers autocopiants. Les PCB ne sont pas des produits purs. Ce sont des mélanges très complexes de molécules de biphényles à divers degrés de chloration. Ils sont interdits depuis 1987. L’incinération sauvage des ordures ménagères et des rejets industriels qui s’accompagne de combustions incomplètes, constitue aussi un facteur de contamination atmosphérique non négligeable par les PCB.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com