Ce mercredi 20 janvier, le Conseil des ministres doit adopter l’avant-projet de loi visant à inscrire la préservation de la biodiversité et de l’environnement dans l’article 1er de la Constitution, conformément à la proposition de la Convention citoyenne pour le climat. Un sondage estime qu’il serait aujourd’hui adopté à 79%.
Le projet de loi constitutionnel prévoit une formulation quasiment identique à celle que la Convention citoyenne pour le climat avait proposée en juin 2020. « [La République] garantit la préservation de la biodiversité et de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique« , propose-t-il. À cette occasion, un sondage Ifop pour Depanneo.com et la Fondation Jean-Jaurès s’intéresse à la perception de ce référendum auprès des Français. Il a été réalisé en ligne du 7 au 8 janvier 2021, auprès d’un échantillon de 1.028 Français âgés d’au moins 18 ans.
Aujourd’hui, seuls 60% des sondés ont entendu parler de ce projet de référendum dont 25 % avec précision. Beaucoup de Français ont du mal à en définir précisément le contenu. Dans ce contexte, à peine plus d’un électeur sur trois (36 %) déclare vouloir y participer s’il devait avoir lieu. Il s’agit d’un niveau très faible qui, s’il se confirmait, le situerait parmi les référendums les moins mobilisateurs de la Ve République. Il se situerait à un niveau comparable à celui sur le statut de la Nouvelle-Calédonie de 1988 (36,9 % de participation). Et au-dessus du référendum sur le quinquennat de 2000 (30,2 %). Les Français qui expriment une intention de vote sont 79 % à déclarer qu’ils voteraient en faveur de la réforme visant à introduire les notions de biodiversité, d’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique dans l’article premier de la Constitution. Les plus jeunes l’adopteraient massivement, à hauteur de 95%.
Le référendum sur le climat, un «coup politique»?
Si le référendum serait approuvé par une majorité d’électeurs, il se traduirait aujourd’hui par une abstention massive. Ce faible engouement tient notamment au fait que ce référendum est perçu par une large majorité de Français (61 %) comme un « coup politique » de la part d’Emmanuel Macron. Voici un soupçon classique sous la Ve République à l’égard des Présidents envisageant de recourir à l’arme référendaire. L’ONG Greenpeace France partage cette analyse. « Ce référendum est un chiffon vert brandi pour détourner les regards d’un projet de loi climat par ailleurs vide de mesures structurantes et faire oublier le bilan catastrophique du gouvernement », estime-t-elle.
À ce stade, la participation déclarée progresse selon le niveau de connaissance des sondés sur le référendum et son sujet. Seulement 27 % des personnes déclarant ne pas avoir entendu parler de ce référendum envisagent d’y participer. Mais ils sont près de 47 % parmi ceux voyant précisément de quoi il s’agit. Ces chiffres laissent penser qu’une amélioration de la notoriété du référendum pourraient entrainer une progression de la participation.
Matthieu Combe