L’amende pour les fumeurs parisiens jetant leurs mégots dans la rue est de 68 euros depuis septembre 2015. Dans le cadre de son dispositif anti-mégots, la mairie de Paris du 9ème arrondissement a lancé une expérimentation. Elle met à disposition de dix restaurants et bars des boîtes de recyclage de mégots. Les mégots sont ensuite envoyés à TerraCycle qui les recycle en plaques de plastique et en compost.
Depuis fin avril, la marie du 9e arrondissement de Paris expérimente le recyclage des mégots dans dix cafés et restaurants. Ces derniers sont équipés de boîtes zéro-déchet fournies par la société Terracycle. Les restaurateurs n’ont plus qu’à y déverser les cendriers et à les renvoyer pleins à TerraCycle pour recyclage. Les premiers retours sont très positifs. Par ailleurs, le Conseil de Paris est actuellement en discussions pour voir si ce projet pilote peut être étendu à l’ensemble de la capitale.
« Ces boites zéro-déchet pouvant contenir environ 5 300 mégots sont vendues 70 €, frais de réexpédition compris, car le recyclage des mégots n’est pas encore rentable », nous informe Julien Tremblin, Responsable Marketing et Relations Publiques de Terracycle. Ce montant équivaut à celui d’une amende pour un seul mégot jeté à terre depuis septembre 2015.
La société TerraCycle estime à 30 milliards le nombre de mégots jetés dans la nature chaque année. En complément des boîtes zéro-déchet, elle propose une solution gratuite pour les associations de protection de l’environnement. « Dans ce cas, le recyclage est sponsorisé par un industriel et donc l’envoi et le recyclage est gratuit pour ces associations », prévient Julien Tremblin.
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Comment recycler les mégots ?
Une fois collectés, les mégots sont envoyés au centre de tri de TerraCycle qui se situe à Mende, en Lozère. Les mégots sont ensuite transportés dans un centre de recyclage partenaire de TerraCycle en Angleterre. Ils y sont transformés en plaques de plastique. Lorsque la collecte sera plus développée, ce recyclage devrait se faire dans des usines françaises. Au plus proche des lieux de collecte. Le procédé de recyclage des mégots, mis en place à l’origine par TerraCycle Canada et maintenant appliqué en Europe, est assez simple. Il se décompose en plusieurs étapes. « La première consiste à séparer la matière organique – le papier, le tabac et les cendres – de la matière plastique – le filtre », résume Julien Tremblin. Pour ce faire, les mégots sont hachés et les filtres sont séparés de la matière organique par un tamis.
D’un côté, la matière organique est transformée en un compost « spécial ». De l’autre, « le filtre en acétate de cellulose est finement broyé puis mélangé à d’autres plastiques recyclés avant d’être compressé par un procédé qui permet de fabriquer des plaques en plastique », explique Julien Tremblin. Ces dernières peuvent être utilisées comme substituts du bois. Elles sont employées dans la construction ou l’aménagement d’espaces extérieurs. « Nous faisons des tests sur les premiers volumes de mégots collectés en France avec des recycleurs éventuels », annonce-t-il également. Ces tests consistent notamment à nettoyer les filtres pour les transformer en petites billes de plastique. Ces dernières sont ensuite fondues en mélange avec d’autres billes. Elles servent dans la fabrication de produits variés, comme des poubelles ou des palettes industrielles.
Les micropolluants des mégots sont principalement contenus dans le filtre. Le compost est dit « spécial », car il contient encore quelques polluants, mais en faibles quantités. « Ce compost est mélangé à d’autres matériaux compostés avant d’être utilisé dans l’aménagement du paysage », éclaire Julien Tremblin. Il ne sera donc pas utilisé dans l’agroalimentaire. Il servira pour d’autres usages, conformément aux réglementations en vigueur, par exemple, pour des terrains de golf.
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Une filière de recyclage des mégots en construction
En France, le recyclage des mégots est assez récent. Les quantités actuelles ne sont donc pas encore suffisantes pour lancer le recyclage à grande échelle. « TerraCycle recycle depuis 2011 les mégots de cigarette au Canada et depuis 2012 aux Etats-Unis et ce sont déjà plus de 93 millions de mégots dans le monde qui ont été récoltés, soit plus de deux tonnes de filtres qui ont été collectés et sont recyclés par TerraCycle », précise toutefois Julien Tremblin.
TerraCycle veut multiplier les partenariats divers pour répondre aux différentes attentes des territoires. Par exemple, en Bretagne, la société Eco-Action-Plus installe et collecte ses propres conteneurs de mégots (les Recyclope), puis les envoie à TerraCycle pour recyclage. « Le principe d’Eco-Action-Plus est de faciliter le recyclage des mégots, puisque nous proposons un service clé en main aux entreprises : nous sommes aujourd’hui les seuls à proposer ce service eco-responsable en Bretagne », se félicite Mathieu Monsel, chargé de développement dans la société Eco-Action-Plus. A Lyon, TerraCycle est partenaire de Cy-Clope, une start-up qui propose un mobilier et un service de collecte personnalisé à chaque entreprise. Développer la collecte des mégots permettra d’étendre les activités de ce tissu de PME.
La mairie de Paris a également terminé en 2015 l’installation de 30.000 poubelles équipées de structures métalliques. Celles-ci permettent d’éteindre les mégots avant de les jeter (poubelles « Bagatelle »). Par ailleurs, au-delà des mégots, l’entreprise TerraCycle recycle déjà en France les gourdes de compotes, capsules Tassimo, instruments d’écriture usagés et emballages de biscuits et pâtisseries.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Il ne manque plus que des boites à mégots à la sortie des gymnases, bâtiments administratifs publiques, lycées, etc car les fumeurs fumant devant leurs bâtiments n’iront pas faire 50 ou 100 mètres pour écraser leurs mégots sur une poubelle, de plus si TerraCycle veut récolter de façons pérenne le mieux reste un collecteur de mégot. En voici un fiable et 100 % français. http://www.cendrier-exterieur.megobox.fr/
Recyclez les mégots de cigarettes que l’on retrouvent notamment sur les trottoirs :
MéGO! prend en charge et traite les mégots de cigarettes.
http://www.me-go.fr
Pour plus d’informations: [email protected]
bonne initiative, mais insuffisante. Des coups d’épée dans l’eau.
Ne vaudrait-il pas mieux que la Mairie de Paris, distribue des sacs en plastique et rémunère avec 4 sous ou les personnes qui vivent dans la rue et qui tendent la main dans les couloirs du métro ? Les employés du nettoyage laissent beaucoup de mégots, les boites de récupération, c’est un peut pour rigoler. Donner des sacs coutent moins cher pour ramasser les mégots et rendre une certaine propreté aux rues. Les amendes, ça fait- rire. Il faudrait des agents verbalisateurs dans toutes les rues et ça coûte cher. L’incitation qui peut rapporter c’est plus efficace que l’amende hypothétique.