Barbara Pompili, Agnès Pannier-Runacher et Sébastien Lecornu maintiennent leur opposition au projet de la « Montagne d’Or » en Guyane. Le gouvernement a annoncé le dépôt d’un recours contre la décision du tribunal administratif de Cayenne.
Le gouvernement confirme son opposition au projet « Montagne d’Or » en Guyane. Le 24 décembre 2020, le tribunal administratif de Cayenne a adressé une injonction à son encontre. Cette décision prévoyait que la France avait six mois pour prolonger les concessions de la Compagnie Montagne d’Or, et d’en fixer la durée. Rejetant cette éventualité, l’État a décidé de former un recours. Ainsi, le 25 janvier dernier, des premières requêtes ont été déposées auprès de la Cour administrative d’appel de Bordeaux.
La Montagne d’Or écologiquement incompatible
Le gouvernement rappelle que son opposition au projet « Montagne d’Or » se base sur des raisons écologiques. En effet, la réalisation de ce projet minier menace la biodiversité guyanaise. L’association France Nature Environnement le qualifie même de « gouffre environnemental ». Le gouvernement affirme qu’il va à l’encontre des objectifs fixés par le président Emmanuel Macron lors du One Planet Summit. « Le projet Montagne d’Or est clairement incompatible avec nos ambitions environnementales », déclare Barbara Pompili, ministre de la Transition Écologique. Elle ajoute qu’il s’agit là d’une « question de cohérence ».
Sébastien Lecornu estime que le projet porté par le consortium russo-canadien Nordgold-Columbus Gold ne devrait pas se tenir en l’état. « Je reste convaincu qu’un projet de l’ampleur de la Montagne d’Or n’a pas sa place en Guyane. Il ne répond ni à nos exigences environnementales, ni aux attentes économiques et sociales des Guyanaises et des Guyanais », atteste le ministre des Outre-mer. « Le projet Montagne d’Or ne répondait pas par son ampleur à notre ambition écologique », ajoute Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie.
Lire aussi : 43 millions d’hectares de forêts ont disparu en treize ans
Un autre projet d’or en Guyane
Dans le même temps, les trois ministres appellent à repenser un projet aurifère en Guyane. « Je crois au développement d’une filière aurifère responsable et durable. Pour cela, nous devons travailler collectivement avec les entreprises locales pour une montée en compétences techniques et une progression sur le plan environnemental », indique Sébastien Lecornu. Agnès Pannier-Runacher partage cet avis. Elle ajoute que l’arrêt du projet « doit être l’occasion de repenser une filière minière responsable et à l’échelle humaine qui contribue au développement économique et social des territoires ».
De son côté, Barbara Pompili estime que le projet « Montagne d’Or » appelle une réforme du droit. « Cette affaire met en lumière le fait qu’une réforme du code minier est nécessaire pour apporter des réponses concrètes aux parties prenantes et prendre davantage en compte les enjeux environnementaux en amont des projets miniers », considère-t-elle. Selon la ministre, une concertation avec les élus locaux a été engagée. Mme Pompili rappelle qu’elle s’effectue dans le cadre du projet de loi Climat et Résilience, tiré des travaux de la Convention citoyenne sur le climat. Notons que ses membres sont également opposés au projet « Montagne d’Or ».
Chaymaa Deb