La pollution des océans par les microplastiques, on en parle depuis longtemps. Mais jusqu’ici, les estimations étaient clairsemées. Une nouvelle étude publiée le 10 décembre dans le journal PLoS ONE a évalué l’ensemble de la pollution de la surface des océans à 5 250 milliards de particules, soit 268 940 tonnes de plastique.
Selon cette nouvelle étude, près de 269 000 tonnes de microplastiques polluent nos océans. Pour parvenir à ce résultat, les équipes de chercheurs coordonnées par l’institut 5 Gyres ont compilé les résultats issues de 24 campagnes océanographiques réalisées ces 6 dernièers années sur 50 000 milles nautiques, soit 92 600 km.
Dans ces campagnes réalisées dans l’ensemble des océans du monde, les chercheurs avaient réalisé des prélèvements de microplastiques à l’aide de filets Manta traînés en surface et fait des observations visuelles pour les plastiques de plus grande taille.
En compilant l’ensemble de ces données, l’équipe montre que les plastiques et microplastiques sont présents sur l’ensemble de l’océan mondial, touchant l’ensemble des écosystèmes océaniques. Selon les chercheurs, les deux océans de l’hémisphère Nord contiennent 56% de toutes les particules et 57% du poids total. A elle seule, la mer Méditerranée contiendrait 247 milliards de particules pour 23 150 tonnes. Dans l’hémisphère Sud, l’océan Indien semble avoir un nombre de particules plus important que les océans Atlantique Sud et Pacifique Sud combinés.
Une pollution mondiale, pas que dans les gyres
D’après les résultats, toutes les zones océaniques, y compris les plus éloignées, sont touchées. Si les densités de plastiques dans les gyres océaniques sont plus faibles qu’attendues ou décrites précédemment, les zones côtières, notamment la Méditerranée, sont très affectées. L’expédition Tara Méditerranée a par ailleurs très bien documenté cette pollution récemment.
Il en ressort un résultat nouveau : les chercheurs estiment que les gyres océaniques ne sont pas des zones d’accumulation permanentes mais des lieux de transfert, de transformation et de redistribution des plastiques flottants en raison des phénomènes de dégradation par divers mécanismes et des mouvements des eaux.
« On aurait pu s’attendre à des quantités plus importante de particules de petites tailles mais de manière surprenante, l’étude montre qu’elles représentent 90 % du nombre total des plastiques flottants mais seulement 10 % du poids total, c’est 100 fois moins qu’attendu« , précise Martine Thiel, co-auteur des travaux.
Pour combattre ce fléau, l’institut 5 Gyres veut encourager le développement des polymères biodégradables. « Il paraît essentiel de favoriser l’utilisation de produits innovants pour le remplacement des objets à usage unique. La bonne nouvelle est que l’arrêt des apports permettrait une dégradation dans le temps des plastiques présents et la diminution du problème. Il est temps de traiter ce problème à la source afin d’entrer dans une démarche de restauration et de responsabilité« , conclut Marcus Erikssen, auteur principal de cette étude.
Finissons en précisant que cet article de Plos One a été publié sous licence Creative Commons CC0 et peut être entière reproduit et distribué gratuitement !
http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/un-etudiant-de-19-ans-a-trouve-une-solution-pour-nettoyer-les-oceans-5744/
Voila une ébauche de solution ! A vous d’en juger mais c’est un projet porteur