Karlsruhe, Allemagne. Ce jeudi, sous l’impulsion de Fridays for future et d’autres ONG, la justice demande au gouvernement de présenter une politique climatique plus ambitieuse.
Après l’Affaire du siècle en France, l’Affaire climat en Belgique, la justice s’intéresse au climat en Allemagne. La cour suprême allemande a demandé à son gouvernement de revoir ses objectifs climatiques. La plus haute instance de justice allemande s’est exprimée ce jeudi, dans un communiqué. Les objectifs de la loi climat allemande “ne sont pas conformes aux droits fondamentaux, a-t-elle écrit. Dans la mesure où aucune exigence suffisante n’est prévue pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre ultérieures à l’année 2031« .
Au total, des associations environnementales avaient déposé quatre plaintes à l’encontre du gouvernement d’Angela Merkel. »Les dispositions contestées portent atteinte aux libertés des requérants, dont certains sont encore très jeunes. Elles repoussent irréversiblement à la période postérieure à 2030 des charges considérables en matière de réduction d’émissions« , taclent les juges de Karlsruhe. Le verdict ? L’Allemagne a jusqu’à 2022 pour revoir sa copie et préciser davantage ses efforts après 2030.
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Le climat inscrit dans la Loi fondamentale allemande
La justice allemande a pu envoyer un tel camouflet à son gouvernement, car il est désormais inscrit dans sa Loi fondamentale (l’équivalent de notre Constitution) que le gouvernement doit œuvrer pour lutter contre le changement climatique. Ainsi, l’une des plaignantes, Luisa Neubauer, figure de proue de Fridays for Future en Allemagne a pu célébrer sa victoire sur Twitter. « Nous avons gagné!« , a-t-elle réagi, estimant que « la protection du climat n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental« . Cette décision fera sans doute partie des points centraux de la campagne électorale allemande pour les législatives.
Fanny Bouchaud avec AFP