L’axolotl, Ambystoma mexicanum, est une salamandre mexicaine d’une petite trentaine de centimètres aux particularités et au physique plus qu’atypiques. En plus de pouvoir se métamorphoser, l’axolotl est capable de régénérer des parties de son corps telles que ses pattes, sa queue, sa moelle épinière, ses yeux… cela, sans laisser de cicatrices ! Strictement aquatique, la crinière qu’il arbore constitue en réalité trois paires de branchies externes. Il ne reste que peu d’individus à l’état sauvage, en danger critique d’extinction, selon l’UICN.
Il existe différentes explications au déclin de l’axolotl. Tout d’abord, l’altération et la perte de son habitat sont dues à l’urbanisation exponentielle autour de la ville de Mexico. Cette urbanisation est responsable du drainage des différents points d’eaux, abris de l’axolotl ce qui fragmente son aire de distribution. La disparition de cette salamandre est aussi due au commerce d’espèces exotiques, et à la pêche des locaux, l’Axolotl étant vendu pour être mangé. C’était d’ailleurs un produit de base du régime aztèque.
L’axolotl est en danger critique d’extinction
Aujourd’hui, 90 % des Axolotls sont captifs. Le Journal Officiel d’octobre 2006 nous informe que l’axolotl albinos est cité par l’Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races et variétés d’animaux domestiques. L’Axolotl albinos est donc considéré depuis comme une espèce domestique.
Ambystoma mexicanum reste aujourd’hui protégé par la convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvage menacées d’extinction (CITES). Elle le considère comme espèce vulnérable, le classant en Anexe II depuis le 1er Juillet 1975. De son côté, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe l’espèce comme « en danger critique d’extinction » depuis 2006. Elle est inscrite dans sa liste rouge des espèces menacées, statut précédent celui de « éteint en milieu naturel ».
Les capacités étonnantes d’adaptation et d’évolution de l’axolotl
La première particularité des axolotls est la néoténie. Cela signifie que cette salamandre conserve ses caractéristiques juvéniles – branchies externes, voile caudal, doigts palmés et absence de paupières – à sa taille adulte. Plus important, elle peut se reproduire sous cet état larvaire une fois sa taille adulte atteinte. Cette néoténie est due à l’évolution d’une glande thyroïde atrophiée. Cette atrophie conduit à l’absence de sécrétion de thyroxine, une hormone interagissant avec les hormones de croissance. La première hypothèse concernant l’atrophie de cette glande veut que les températures froides de leur milieu d’origine défavorisent la forme terrestre, plus fragile. Une seule autre espèce du genre possède aussi cette capacité, il s’agit de Ambystoma andersoni.
L’axolotl peut sous certaines conditions – hausse de la température, diminution du niveau d’eau, et surtout apport externe de thyroxine – outrepasser la néoténie. Il se transforme alors pour accéder à un stade adulte de vie terrestre. Il perd ses caractéristiques juvéniles, développe des poumons et des paupières pour se rapprocher physiquement du reste des espèces de son genre. Sa biologie change également du tout au tout. Car même s’il vit désormais dans des zones humides, il devient strictement terrestre, voir fouisseur. Pour l’anecdote, les premiers axolotls importés en Europe au XIXe siècle furent installés au Jardin des Plantes de Paris par le zoologiste Auguste Duméril. Il fut surpris de voir dans le bassin un animal ressemblant à une salamandre à la place de son axolotl. Cette histoire se répandit à cette époque et incita les chercheurs à découvrir le phénomène de néoténie.
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L’axolotl peut se régénérer !
En plus de pouvoir se métamorphoser, l’axolotl est capable de régénérer des parties de son corps telles que ses pattes, sa queue, sa moelle épinière, ses yeux… Cela sans laisser de cicatrices ! Cet atout en fait l’un des animaux de laboratoires privilégié pour la recherche. Des chercheurs américains explorent cette faculté de régénération chez l’axolotl pour essayer d’en tirer parti dans le cadre d’une médecine régénératrice chez l’homme.
Dans une étude publiée par la revue Stem Cells en novembre 2016, l’équipe s’est intéressée à la capacité de l’axolotl à régénérer ses ovaires et à produire des ovules tout au long de sa vie. Une piste pour trouver des traitements contre l’infertilité, rapporte Sciences et avenir. Ironie du sort, c’est grâce à la reproduction en laboratoires et plus généralement en captivité que cette espèce subsiste.
Une lutte pour s’alimenter et se reproduire
Les adultes sont matures sexuellement à l’âge d’un an. Pour la fécondation, le mâle dépose sur le fond une poche de sperme, le spermatophore, que la femelle absorbe par le cloaque. L’incubation durera 2 à 3 semaines. Puis la femelle pondra en moyenne 300 œufs qu’elle accrochera à un support comme une plante aquatique. Les juvéniles sortiront de l’œuf deux semaines après et mesureront alors de 5 à 8 mm. Ces derniers pourront vivre 10 à 12 ans, s’ils ne sont pas la proie de prédateurs, comme le héron. Pour grandir, les survivants s’alimenteront de zooplancton. Les adultes, quant à eux, consomment des vers de vase, différents insectes ou de petits poissons qui passent à proximité.
Le terme « Axolotl » est d’origine Nahuatl, la langue indigène la plus parlée au Mexique. Il se compose de « atl » signifiant « eau » et de « xolotl » pour « chien ». Il a également pour origine le nom de Xolotl, le dieu de la mort Aztèque. Selon la légende, il aurait prit la forme de cet amphibien pour échapper à la mort lors de la création du cinquième soleil. Cette espèce à été découverte en moyenne et haute altitude dans les lacs à proximité de la ville de Mexico. La présence d’Ambystoma mexicanum a aussi été relevée dans des axalapascos, des cratères volcaniques remplis d’eau. La température de l’eau de ces lacs avoisine au maximum les 20 °C. En hiver, celle-ci chute à 6 ou 7°C.
Auteur : Rudy Palatci, contribution volontaire
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