Il existe un large éventail d’amphibiens insectivores nommés « grenouilles de verre ». Celles-ci appartiennent à une famille qui contient plus de dix genres et environ 150 espèces. On trouve ces petites grenouilles transparentes, considérées comme vulnérables ou en voie d’extinction, en Amérique centrale et en Amazonie.
Les grenouilles de verre sont de vulnérables, en voie d’extinction. Hyalinobatrachium est l’un des genres de Centrolènes les plus diversifié. Ces espèces sont en grande partie classées comme vulnérable ou en voie d’extinction par la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). L’espère Hyalinobatrachium fragile, par exemple, est inscrite comme vulnérable, son aire de distribution étant inférieure à 20 000 km2. Cette aire devient sévèrement fragmentée et continue de décliner. En cause : un habitat forestier sur la côte vénézuélienne qui se dégrade.
Pour sa part, Hyalinobatrachium pellucidum, est en danger. On ne la retrouve plus que dans cinq zones des pentes amazoniennes, des Andes et de l’Equateur. Au total, ces zones mesurent moins de 5 000 km2. Les principales causes de leur disparition sont la destruction et à la dégradation de leurs habitats par l’agriculture et la déforestation.
La singulière particularité des grenouilles de verre
Vues de dos, ces grenouilles de verre paraissent communes et d’une couleur verte, mais dès qu’on voit leur ventre, on comprend ce qui leur vaut ce surnom. Les « Glass frogs » en anglais, ou « Ranas de cristal » en espagnol, ont la particularité de posséder un poitrail translucide.
À travers leur peau, il est possible de voir leurs poumons, leurs intestins, la présence d’œufs, voire les battements de leur cœur ! Les chercheurs ne savent pas pourquoi l’évolution les a dotées d’un abdomen transparent. Quelques hypothèses existent tout de même. Selon la première, cette transparence servirait à éviter les effets néfastes des rayons de soleil sur l’organisme. En effet, les organes internes de ces grenouilles sont recouverts de cellules (nommées iridophores) qui réfléchissent la lumière. Une autre hypothèse décrit plutôt cette évolution comme une amélioration de la capacité de camouflage et de mimétisme, en vue de se protéger contre les prédateurs.
Une petite grenouille qui atteint des sommets !
En moyenne, ces grenouilles adultes mesurent 2 cm. Les mâles étant plus petits que les femelles : généralement, les plus petits mâles de H.esmeralda atteignent 1,8 cm alors que les plus grosses femelles H.fleischmanni poussent jusqu’aux 3,2 cm.
Leur aire de distribution s’étend de l’Amazonie à l’Amérique centrale. On trouve la majorité de ces espèces dans la liste des pays suivants : Brésil, Bolivie, Bélize, Colombie, Costa Rica, Equateur, Guatemala, Guyana, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Salvador, Surinam, Venezuela, et Trinité-et-Tobago. Certaines apprécient d’ailleurs les hauteurs de la Cordillère orientale des Andes Colombiennes. C’est le cas de Hyalinobatrachium duranti qu’il est possible de rencontrer de 1 800 à 2 400 m d’altitude.
Des mâles territoriaux mais attentionnés
Durant la saison des amours, de mars à novembre, les mâles coassent dans le but d’attirer des femelles. Ils se disputent alors les feuilles qui offrent le meilleur site de ponte. Certains affrontements peuvent être violents, car ces messieurs disposent d’épines osseuses situées sur leurs pattes avant. Après l’amplexus – mode d’accouplement des crapauds et des grenouilles où le mâle s’accroche au dos de la femelle, les femelles pondent 20 à 30 œufs sur l’envers d’une feuille à proximité d’un cours d’eau. Phénomène peu commun chez les amphibiens, ce sont aussi les mâles qui assurent les soins parentaux. Ils s’évertuent à protéger les œufs des prédateurs et à les humidifier pour éviter leur dessiccation !
Auteur : Rudy Palatci, contribution volontaire