La consommation d’énergie devient un enjeu capital. Dans ce contexte, les mini-réseaux solaires tirent leur épingle du jeu en tant que solution locale et rapide à mettre en place.
Le monde pourrait passer de 3.000 mini-réseaux solaires à 24.000 en 2023 et plus de 35.000 d’ici 2025 en Afrique et en Asie, selon le dernier rapport du cabinet de conseil spécialisé dans les énergies propres Infinergia Consulting. Notons que les politiques nationales (par exemple le Kenyan Energy Actor Ethiopian National Electrification Program) et les initiatives privées (par exemple l’annonce de Tata pour 10.000 nouveaux mini-réseaux en Inde) donnent de bonnes perspectives à ce marché. Les annonces publiques confirment la place des mini-réseaux comme solution complémentaire aux systèmes solaires domestiques dans le processus d’électrification des populations éloignées.
Toutefois, le rythme de déploiement des installations sur le terrain ne suit pas encore les annonces publiques. Moins de 150 mini-réseaux solaires ont été annoncés comme terminés en 2019. En ne retenant que les projets actuellement planifiés ou en construction, Infinergia Consulting estime qu’environ 3.000 mini-réseaux solaires seront construits d’ici fin 2022 en Afrique et en Asie.
Un mini-réseau solaire : c’est quoi ?
Un mini-réseau est un réseau électrique à petite échelle, complètement déconnecté du réseau national. Il répond à un besoin local, entre 10 kilowatts et 10 mégawatts et est alimenté par l’énergie solaire grâce à des panneaux photovoltaïques. L’électricité produite est fournie aux consommateurs qui sont connectés à ce mini-réseau électrique. Ceci de manière directe ou indirecte via des batteries. De petits groupes de personnes, par exemple un village, peut être facilement connecté à un mini-réseau.
L’avantage d’un mini-réseau solaire est qu’il peut répondre à des demandes énergétiques isolées, même pour de petites entreprises. Un mini-réseau solaire stimule ainsi les activités commerciales dans les zones rurales. En revanche, il ne peut être réalisé de manière économique que si la distance entre les clients est relativement faible et si la demande électrique est suffisante.
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Comment fonctionne les mini-réseaux solaire ?
Des panneaux solaires captent la lumière du soleil, qui est convertie en électricité. Ensuite, l’électricité est acheminée vers un onduleur qui convertit le courant continu en courant alternatif, lequel est injecté directement ou indirectement (via les batteries) dans le mini-réseau électrique. L’électricité atteint tous les clients raccordés à ce réseau.
Un générateur diesel ou une pile à combustible à hydrogène est utilisée comme générateur de secours pour la centrale solaire. Il alimentera le réseau ou les batteries aux moments où la production d’énergie solaire est insuffisante.
Un système d’avenir pour l’Afrique !
Lorsque les gouvernements africains ont commencé à construire des mini-réseaux dans les années 1960, les générateurs diesel étaient la source d’énergie la plus populaire. Ils étaient relativement simples à faire fonctionner et la technologie solaire en était encore à ses débuts. Les gouvernements disposaient des connaissances existantes en matière d’infrastructure diesel et les développeurs de mini-réseaux avaient suffisamment d’expérience pour mettre en place des mini-réseaux rapidement et efficacement.
Entre 2009 et 2015, le prix des modules photovoltaïques a chuté de 80 %. Les mini-réseaux solaires sont désormais souvent compétitifs par rapport aux réseaux diesel, offrant aux gouvernements la possibilité de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Ils offrent enfin la perspective d’un air plus pur pour les ménages.
Auteur : Matthieu Combe, journaliste du magazine Natura Sciences