Le bilan électrique 2019 de RTE dresse une image précise du mix électrique Français fin 2019. Quelle puissance et quelle production pour chaque filière? Les parts du nucléaire et du charbon reculent. Les énergies renouvelables et le gaz se renforcent.
En 2019, le nucléaire a assurét 70,6 % de la production électrique française. C’est le plus faible niveau depuis 1989. On trouve ensuite l’hydraulique à 11,2 %, le gaz à 7,2 %, l’éolien à 6,3 %, le solaire à 2,2 % et les bioénergies à 1,8 %. En queue de peloton, il ne reste presque plus de fioul (0,4 %) et de charbon (0,3 %). Au total, les énergies fossiles assurent donc 7,9 % de la production et les énergies renouvelables 21,5%, encore loin derrière le nucléaire.Une production et une consommation en légère baisse
Sur l’année 2019, la production totale d’électricité française s’est élevée à 537,7 térawattheures (TWh) [1], en baisse de 2% par rapport à 2018. La consommation brute s’élève quant à elle à 474 TWh et, corrigée de l’effet météorologique, baisse de 0,5 %, à 473 TWh et retrouve son niveau de 2016. Si la France exporte toujours plus d’électricité qu’elle n’en importe, le solde des échanges avec ses voisins baisse légèrement et atteint 55,7 TWh. La production renouvelable couvre 23% de la consommation française en 2019.
Sur l’année, le parc de production d’électricité installé progresse de 2 350 mégawatts (MW), pour atteindre 135,3 gigawatts (GW) [2]. Il gagne 1.361 MW d’éolien, 889 MW de solaire, 70 MW de bioénergies et 20 MW d’hydraulique. En revanche, le parc thermique à combustible fossile évolue très légèrement à la baisse, et perd 50 MW.
Le nucléaire et le charbon en net recul, le gaz et le fioul en croissance
En 2018, la part du nucléaire dans la production d’électricité a atteint 70,6%, contre 71,7% en 2018. Ce recul est lié à la hausse de l’indisponibilité de plusieurs réacteurs durant l’année. « La part des indisponibilités déclarées comme programmées représente l’essentiel des indisponibilités totales« , note RTE. Toutefois, plusieurs indisponibilités fortuites sont à noter : difficultés techniques en janvier, des arrêts durant la canicule en juillet, l’arrêt de 3 réacteurs en novembre suite au tremblement de terre dans les environs de la ville du Teil, ainsi que des grèves et des difficultés techniques en décembre.
Cela entraîne une recrudescence des centrales au gaz (+24%), plus compétitives que les centrales au charbon dont la production chute (-72%). Si les centrales au fioul sont désormais peu répandues, leur production augmente de 26,5% cette année. Elle est essentiellement liée à un fort déficit de production hydraulique en Corse, relève RTE. Sur l’Ile de Beauté, elle double par rapport à l’an dernier pour atteindre 1 TWh.
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De mauvaises conditions pour les barrages, de bonnes pour les éoliennes et le solaire
En 2019, la production hydraulique baisse de plus de 12% par rapport à 2018, année durant laquelle les conditions climatiques avaient été particulièrement favorables. En revanche, la production éolienne augmente de +21,2% grâce à une année marquée par des vents importants. En parallèle, le bon ensoleillement permet une hausse de la production solaire de +7,8%.
Les bioénergies assurent 1,8% de la production électrique française. Dans le détail, on trouve 0,5% de biogaz, 0,5% de biomasse, 0,4% de déchets ménagers non renouvelables et 0,4% de déchets ménagers renouvelables.
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Des émissions en baisse
Malgré une hausse de la production thermique à combustible fossile, les émissions baissent grâce à un remplacement du charbon par le gaz. Sur l’année, les émissions de CO2, hors autoconsommation des sites industriels, diminuent de près de 6 % pour atteindre 19,2 millions de tonnes. Les émissions liées à l’autoconsommation s’évaluent à 2,8 millions de tonnes, en hausse de 7 % par rapport à 2018.
[1] 1 térawattheure = 1.000 gigawattheure = 1 million de mégawattheure = 1 milliard de kilowattheure
[2] 1 gigawatt = 1.000 mégawatt = 1 million de kilowatt
Auteur : Matthieu Combe, journaliste du magazine Natura Sciences