Le Conseil de Paris a adopté mercredi la charte de téléphonie mobile encadrant le déploiement de la 5G dans la capitale. Il a en plus confirmé la création d’un Observatoire sur le sujet.
« Limitation de l’exposition aux ondes, information et transparence sur l’installation des antennes, suivi de l’impact environnemental : Paris est la première ville de France à se doter d’un cadre aussi protecteur », avance la Mairie de Paris dans un communiqué. Cette charte fait suite à l’organisation d’une conférence citoyenne métropolitaine sur la 5G, qui avait formulé 21 recommandations.
« Ce travail se fait dans un cadre national qui ne donne que très peu de place aux collectivités locales », a rappelé l’adjoint au budget Paul Simondon, à l’origine de l’accord avec les opérateurs. En la matière, c’est l’État qui décide et les maires ne peuvent pas s’opposer juridiquement.
Une Charte pour encadrer le déploiement de la 5G
Les opérateurs s’engagent en particulier à optimiser le recyclage et la réutilisation des équipements de téléphonie. Ils promettent de protéger les données à caractère personnel et mieux informer les citoyens sur les impacts de la 5G. La Ville a par ailleurs réaffirmé son opposition aux expérimentations de reconnaissance faciale dans l’espace public.
La Ville de Paris met en place l’Observatoire parisien de la téléphonie mobile pour suivre le respect de cette Charte. « Il sera composé d’élus représentant tous les groupes du Conseil de Paris, des 4 opérateurs de téléphonie mobile, d’associations de consommateurs et de locataires, d’associations de protection de l’environnement, des agences nationales et régionales concernées, de deux experts scientifiques ainsi que de deux participants à la conférence citoyenne », partage la ville de Paris.
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Un vote malgré l’opposition des Verts
La Charte a été votée avec le soutien des élus de droite et malgré l’opposition des écologistes. Les Verts réclamaient un moratoire et avaient regretté en février l’accord trouvé entre l’exécutif et les opérateurs. Ce dernier prévoyait le déploiement de la 5G dans les prochaines semaines. Ils ont voté contre le projet de leurs alliés de la majorité. « Vous négociez dans notre dos une charte avec les opérateurs que nous avons découverte dans la presse », a reproché l’élu EELV Emile Meunier. Une charte selon lui « régressive par rapport à la charte actuelle« .
Plusieurs villes, au départ récalcitrantes, ont fini par laisser les opérateurs allumer leurs réseaux 5G, à l’image de Strasbourg, Lyon et Bordeaux. Les opérateurs et les pouvoirs publics cherchent néanmoins à prendre en compte les réticences locales. Et ce, pour désamorcer un sujet devenu encore plus polémique depuis que la Convention citoyenne pour le climat a elle-même recommandé un moratoire cet été.
Matthieu Combe avec AFP