Plusieurs enquêtes dénonçaient le massacre des poussins mâles, broyés et étouffés. La France et l’Allemagne se sont engagés à mettre un terme à la pratique de fin du broyage des poussins mâles d’ici fin 2021. Le ministre de l’agriculture Julien Denormandie confirme la fin de la pratique au 1er janvier 2022.
Dans un entretien au Parisien, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie confirme la fin de la pratique du broyage et du gazage des poussins mâles au 1er janvier 2022. À cette date, tous les couvoirs à poules de France devront avoir installé, ou au moins commandé, une machine capable de déterminer le sexe du poussin dans l’œuf. Cela permettre de détruire les œufs non désirés avant la naissance. Un décret pris d’ici la fin de l’année définira les modalités de mise en service au cours de l’année 2022. Le ministre annonce également l’interdiction, de la castration à vif des porcelets au 1er janvier.
Le ministre de l’agriculture dédie une enveloppe de 10 millions d’euros dans le cadre du plan de relance pour accompagner les couvoirs dans la transition. L’aide couvrira notamment jusqu’à 40% des coûts d’investissement. Il y aura aussi un lissage du surcoût tout au long de la chaîne, y compris pour le consommateur. Le cabinet du ministre estime un surcoût « de l’ordre de 1 centime » pour une boîte de 6 œufs dans le cas d’un « œuf standard avec la machine de base la plus utilisée« . « Avec la technique la plus compliquée« , le surcoût atteint « de l’ordre de 4 centimes« , complète-t-il.
Vers une interdiction au niveau européen?
Mettre un terme à la pratique du broyage de 90 millions de poussins mâles d’ici fin 2021 ? Les deux ministres français et allemand de l’agriculture et de l’alimentation en avaient pris l’engagement le 16 octobre 2019 à Toulouse. La France reste le premier pays producteur d’œufs en Europe. Les couvoirs tuent 50 millions de poussins mâles chaque année en France, 40 millions en Allemagne.
Dans ce cadre, les ministres souhaitent étendre cette interdiction au niveau européen. Un rendez-vous se tiendra à Bruxelles ce lundi 19 juillet. Le Luxembourg, l’Espagne, le Portugal, l’Autriche, l’Irlande s’associent à la démarche franco-allemande. Le Danemark, la Finlande et Chypre la soutiendront à l’oral en séance, partage l’entourage du ministre Julien Denormandie.
Pourquoi un massacre de poussins?
Pour comprendre l’origine du massacre de poussins, il faut revenir quelques années en arrière. Vous pensiez qu’un poulet était un poulet ? Depuis plus de cinquante ans, il en existe pourtant deux sortes : les poulets de chair et les poules pondeuses. Leur corps et leur métabolisme sont très différents. Ils ont été conçus en vue d’optimiser les rendements dans les deux filières. Ainsi, la production d’œufs des poules pondeuses a plus que doublé depuis les années 1930.
En contrôlant la lumière, la nourriture et l’heure des repas, l’industrie est en mesure de forcer les volailles à pondre toute l’année. Aujourd’hui, une poule pond plus de 300 œufs par an. Pendant ce temps, les poulets de chair élevés pour leur viande ont été manipulés pour atteindre une taille plus de deux fois supérieure en deux fois moins de temps et en mangeant deux fois moins !
Les poussins mâles sont-ils des déchets?
Dans les entreprises d’accouvage, des milliers de poussins à destination d’élevages de poules pondeuses ou de poulets de chair éclosent. À la naissance, les poussins sont triés et « sexés« . Les femelles de type « pondeuse » sont conservées tandis que les poussins mâles de la même souche sont écartés et traités en déchets. Les poussins faibles ou malformés subissent le même sort. En effet, dans ces élevages industriels, les poussins mâles des poules pondeuses sont inutiles pour une raison simple : ils ne pondent pas. Ils ne conviennent pas non plus pour être élevés comme poulets de chair. Ils sont donc exterminés juste après la naissance.
Pour arriver à cette fin, les entreprises les broient, les gazent ou les jettent vivants dans des sacs plastiques ou des bennes à ordures où ils étoufferont lentement, les écraser, les enterrer vivants… Bref, s’en débarrasser de la façon la plus économique possible. Ces pratiques ont été dénoncées par deux associations étrangères qui ont filmé des élevages en caméra caché. Vous trouverez facilement la vidéo en tapant « poussin mâle » dans n’importe quel moteur de recherche sur Internet.
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Le massacre des poussins mâles
Pour connaître la filière des œufs que vous consommez, vérifiez l’étiquetage. Chaque œuf porte une mention sous la forme « 0-FR-XYZ1« . Le premier chiffre explicite le type d’élevage. 0 désigne l’élevage biologique. Il est remplacé par 1, 2 ou 3 respectivement pour un œuf provenant d’un élevage en plein air, au sol ou en cage. Les lettres suivantes montrent le pays de production (ici « FR » pour la France). Enfin, le dernier groupe permet d’identifier le producteur et le bâtiment de ponte. Toutefois, quelle que soit l’origine des œufs – conventionnel, plein air ou bio –, le sort des poussins mâles reste similaire.
Matthieu Combe
Impressionant… Le marquage 3 pour l’élevage en cage semble donc à éviter et le 0 à privilégier. Les marquages 1 et 2 sont-ils aussi à éviter ?
Les oeufs bio sont à privilégier pour de multiples raisons. Autant du point de vue « bien être » animal que du point de vue environnemental. En revanche, les élevages biologiques sont de plus en plus industriels (article publié demain). La simple mention « 0 » ne garantit donc pas l’absence de ces traitements… D’où l’importance des circuits courts !
Pour connaître la provenance des oeufs, les logos « Pondus en France » et » Œufs pondus en France » vont progressivement apparaître sur les boîtes d’oeufs bio et les produits fabriqués avec ces oeufs.
Ce nouveau logo va permettre d’identifier l’origine française des oeufs bio, qu’ils soient vendus en boîtes ou utilisés dans la transformation et l’élaboration des ovoproduits (pâtes, gâteaux…)
J’ai été intriguée par le titre de l’article… Peut-on éviter le massacre des poussins mâles pour la production d’oeufs??? Eh bien non: « Quelle que soit l’origine des œufs – conventionnel, plein air ou bio-, le sort des poussins est le même. » Je me disais aussi…
Quel dommage par contre que le journaliste ne pousse pas plus loin sa réflexion; sa solution, privilégier les circuits courts pour savoir comment les poussins mâles ont été abattus, pour sans doute privilégier la technique la plus éthique. Pour rappel, on a le choix entre des poussins broyés vivants, étouffés dans des sacs plastiques, enterrés vivants, gazés et jetés dans une benne où on les laisse mourir tranquillement, moi je vois difficilement où est l’éthique là dedans… Pourquoi ne pas stopper sa consommation d’oeufs? C’est ce que je fais avec beaucoup de bonheur depuis deux ans, et quel joie de ne plus participer et financer ce massacre.
Merci d’avoir abordé ce sujet très méconnu. En présentant les poulets de chair sélectionnés génétiquement pour être des athlètes, on comprend bien que les mâles de la race des pondeuses ne font pas le poids et n’ont pas d’intérêt économique.
En revanche je n’ai pas comris le lien entre ce problème et la proximité géographique de l’élevage à laquelle vous recommandez de faire attention. (?)
En quoi le fait qu’un élevage s’approvisionne en poussins dans un couvoir dont la seule qualité est d’être proche garantit-il un sort plus enviable aux mâles ? Pareil si on achète ses oeufs dans une ferme proche : en quoi est-ce que change le sort des mâles broyés ?
On peut aussi limiter ou stopper les oeufs, il n’y a rien d’indispensable dans ces ovules d’oiseaux …
Merci pour vos réactions. En effet, ce n’est pas parce qu’un élevage est proche que le sort des mâles sera plus enviable ! L’idée était simplement de dire qu’en s’approvisionnant en circuits courts et pouvant dès lors interroger l’éleveur, il était plus simple de savoir quel était le sort des poussins mâles. Comme le souligne bien Aurélie Kuhn, j’aimerais effectivement savoir quelle est au final technique la plus éthique : gazage, broyage, etc. ou alors tout simplement avoir des poules dans son jardin ? Si quelqu’un a la réponse, qu’il la fasse connaître ! Il serait possible d’utiliser des poules qui seraient moins génétiquement sélectionnées et donc dont les poussins mâles seraient utilisés pour faire des poulets de chair… Mais ce n’est pas la tendance observée en élevage industriel ! Ceci demanderait de réduire drastiquement la consommation, la production et donc la rentabilité économique. Je vous invite d’ailleurs à lire le nouvel article « La Vérité sur la viande qui dérange » Si quelqu’un a une solution à ce problème, qu’il n’hésite pas à la partager !
Vous avez du mal lire Aurélie Kuhn, parce qu’elle vous la donne, la solution : ne plus consommer d’œufs !
Selon les préparations, il est tout à fait possible d’utiliser des substituts : farine de pois chiche, fécule de maïs, fécule de tapioca, banane écrasée, compote de pomme, etc.
Quand vous voulez transformer une recette contenant des œufs, faites une recherche de type « crêpes végan », « gâteau végan », « omelette végan », etc.
En effet, la seule solution pour éviter ce massacre est de cesser complètement la consommations des œufs ! Je n’en utilise jamais et procède comme l’indique Lucie en utilisant des substituts qui les remplacent avantageusement.
Non, la seule solution n’est pas de cesser de manger les oeufs. On peut aussi avoir 2-3 poulets soi meme pour avoir les oeufs ou les acheter a des gens qui en on t3-4.
Je trouve que de manger des substituts d’œufs au lieu de manger de vrais œufs n’est vraiment pas la solution idéale…quels ingrédients entrent dans la confection de ces substituts ? Je préfère cent fois mieux manger naturel qu’artificiel.
« Selon les préparations, il est tout à fait possible d’utiliser des substituts : farine de pois chiche, fécule de maïs, fécule de tapioca, banane écrasée, compote de pomme, etc. »
Ah pardon Ginette, ces ingrédients végétaux ne sont pas naturels ! Au temps pour moi.
Ginette Boudreau : sauf que le « naturel », comme tu dis, c’est du meurtre, du sang et de la souffrance (pas uniquement les oeufs, mais aussi ta viande et ton poisson)…
Moi, je préfère 100 fois manger des produits artificiels, qui ne nécessitent ni sang, ni meurtre, ni souffrance, ni torture, ni cruauté ! Et qui sont très bons pour la santé aussi. Je mange régulièrement de la fausse viande et du faux poisson que j’achète sur le site « Un Monde VEGAN », c’est très bon, et je suis en parfaite santé, je fais même régulièrement des dons de sang.
Mais tous les oeufs ne sont pas fécondés…dans ce cas, on n’est pas complice du massacre de poussins mâles, non? Par contre, il risquerait d’y avoir plus d’oeufs fécondés en bio ( présence plus certaine de coqs dans la basse-cour) et pas du tout en « batterie »…(Là-dessus, j’aimerais avoir tort!)
Les oeufs, fécondés ou non, sont pondus par des poules, et non par des coqs. Donc à partir du moment où on mange un oeuf, on peut se douter que pour qu’il soit produit il a fallu sélectionner la poule pondeuse, donc tuer des poussins mâles.
Svp….tout oeufs acherrer en magasin participe a ca….meme bio….faut arreter de croire aux elevages a la oui oui ou les petits males sont epargnes….merci
Tout oeufs nest pas feconde, mais tout elevage doit renouveller ses pondeuses, meme e bio donc….tout oeufs achetter participe a ca….simple…..
Mais Bio = ne veut pas dire qu’ils sont en pleins air car ils peuvent manger bio dans leur cage…mieux vaut prendre pleins air tout simplement ! non??
Bio, c’est en plein air,
mais les poussins mâles sont tués aussi.
ok mais ils sont tués dans tout les cas de figure c’est ça ?
la seule solution est le sexage dans l’oeuf et après, il n’y aura plus que des poussins femelles à naître pour produire des oeufs
oui malheureusement 🙁
J’ai même remarqué que parfois ne rien mettre du tout à la place de l’oeuf ne changeait en fait rien à la recette.
Si on trouve des oeufs provenant d’une ferme ou d’une production « plein air » et qui ne sont pas fécondés (pas de coq présent), à ce moment là, les oeufs seront uniquement prévus pour la vente.
Si la consommation de coquelet et coq était égale a la consommation des poules, il y aurait moins de massacre, Ils seraient tous rediriger vers des élevages spécialisée, non ?
Est-ce qu’il est possible de savoir quels élevages tuent leurs poussins dans des conditions décentes = où les poussins meurent rapidement (et où on contrôle qu’ils sont tous bien morts, parce que vu les vidéos ça a pas l’air d’être une préoccupation très importante pour tous les éleveurs)?
Pour moi le gazage est une méthode plus propre que le broyage par exemple, je ne comprends pas comment ils ont pu être autorisés à broyer des poussins par le gouvernement d’ailleurs. Bon ensuite je suppose que c’est vraiment au cas par cas et qu’il est impossible de savoir ça en regardant simplement la boîte j’imagine…
Le broyage qui coûte moins cher que le gazage est autorisé par les textes européens et est pratiqué par tous les couvoirs français où se fournissent les éleveurs (même bio et plein air). Derrière chaque oeuf il y a donc un poussin broyé.
S’il faut être vraiment être efficace, il faut simplement arrêter d’en acheter. Et c’est aussi réalisable que de se passer d’un iPad.
Le sexage dans l´oeuf est la meilleure solution.Il est urgent de l´étendre a tous les types d´élevage.
En attendant on peut toujours élever les poussins males pour en faire des poulets plus petits destinés a la préparation d´aliments pour les chiens et les chats. Il est monstrueux et répugnant de tuer des poussins d´un jour pour les jeter.
Vous vous êtes vous poser la question si l’homme est fait pour manger des oeufs ?
Oui mais cela n’empêche pas le fait que les mâles soient tués.
A la vue de toutes ces discussions, que reste-t-il du plaisir de manger ? Tout comme la viande ou le poisson, il est important également d’apprécier ces moments en mangeant des ingrédients de qualité et en choisissant de consommer auprès de producteurs locaux respectueux (pas forcément bio d’ailleurs). C’est facile à dire pour ceux qui ont cette chance et cette éducation. Mais on ne réglera pas le problème alimentaire en supprimant de l’alimentation des produits sous prétexte qu’il faille tuer des animaux pour se les procurer. Pour de nombreuses personnes, il est acceptable de tuer pour se nourrir et j’en fais partie car je sais qu’elle est le prix de la vie animale pour avoir eu également poulets, cochons… L’industrialisation de la vie est un autre problème qui lui doit être combattu en tant que dénigrement de la sensibilité. Mais qui vous dit que le blé ou la courgette ne souffre pas d’être tranchés ?