L’agriculture représente 3 % de la consommation totale d’énergie française. L’ADEME identifie plusieurs solutions technologiques et organisationnelles pour réduire la consommation énergétique des exploitations agricoles. Objectif : jusqu’à – 43 % d’ici 2050.
Selon l’ADEME, les produits pétroliers représentent environ 75 % de la consommation énergétique agricole. Les besoins énergétiques sont ensuite assurés par l’électricité (16 %) et le gaz (6 %). Les dépenses énergétiques d’une ferme représentent ainsi en moyenne 13 000 euros hors taxe chaque année. Soit entre 7 et 20 % des charges variables des exploitants.
Cette charge importante s’attribue à près de 60 % au machinisme agricole avec les tracteurs, divers engins et véhicules utilitaires. Que cela soit sur le site Agriaffaires ou sur Leboncoin, il faudra donc étudier en détail la consommation énergétique de son engin. Les postes de dépenses énergétiques suivants sont le chauffage des bâtiments d’élevage (11 %) et des serres et abris haut (10 %). L’agence estime que les exploitations les plus énergivores sont les grandes cultures, les éleveurs de bovins lait et le maraîchage sous serres.
Réduire l’énergie dans toutes les fermes
L’ADEME note de réels progrès ces dernières années. En particulier concernant « la récupération de chaleur sur les appareils de refroidissement ou le stockage d’eau chaude dans les serres ». L’agence identifie 43 solutions techniques et organisationnelles pour accélérer la transition énergétique dans les champs, dans les serres et dans les bâtiments d’élevage.
Lire aussi : La crise agricole retarde l’adoption de l’agriculture de précision
Cela passe par le fait des réduire les consommations de carburant en déployant de nouvelles pratiques agricoles. Il s’agit de pratiques du sol simplifiées et de nouvelles associations de cultures pour réduire les engrais azotés. Pour l’élevage, il s’agit de développer une approche « en bâtiment » avec des technologies économes en énergie tout en développant les phases en extérieur pour limiter les consommations des bâtiments. Pour réduire leur empreinte écologique, les exploitations agricoles développent aussi la seconde main.
Avec les évolutions identifiées et déployées à large échelle, l’ADEME envisage une baisse de la consommation énergétique en agriculture de 26 % d’ici 2050. En modifiant en profondeur les pratiques agricoles, notamment concernant le travail du sol, cette baisse pourrait atteindre 43%.
Auteur : Matthieu Combe, journaliste du magazine Natura-sciences.com