Dans la jungle des labels cosmétiques, nous retrouvons Ecocert, Cosmébio et la mention Nature et Progrès. Intéressons-nous dans cet article aux garanties offertes par Nature et Progrès. Cette association promeut des produits cosmétiques biologiques les plus naturels possibles.
La mention Nature et Progrès est attribuée à un produit sur la base de critères techniques mais également en fonction de l’orientation globale de l’activité de l’entreprise. Ainsi, toute entreprise doit respecter le cahier des charges et la charte associative de Nature et Progrès pour en obtenir sa garantie. Sont ainsi pris en compte la préservation du lien direct au producteur, la relocalisation des matières premières, la valorisation du savoir-faire artisanal, l’échange, l’entraide et la diffusion des savoirs.
« La mention est délivrée à l’entreprise dont au minimum 70% des produits cosmétiques répondent aux critères techniques du référentiel. L’adhérent doit évoluer vers 100% Nature & Progrès, sur toute son activité, dans un délai de 5 ans (à partir de la date de son adhésion) », impose clairement le cahier des charges.
Cosmétiques bio, autant que faire se peut!
« À Nature & Progrès, nous avons choisi de rester sur la règle : 100 % des ingrédients doivent être bio s’ils sont disponibles en bio », précise Geoffroy Raout, animateur technique à la Fédération Nature et Progrès. « Nature & Progrès estime que la qualité bio d’un produit cosmétique ne se définit pas sur la base de calculs de pourcentage. Cette manière de comptabiliser sur le total du produit, sur le total des ingrédients végétaux, avec ou sans l’eau (ou autres éléments qui ne relèvent de la certification AB) est source de confusion pour le consommateur. En plus, en fonction de la classification « eco » ou « bio » les seuils changent, ce qui ajoute d’autant à la confusion et devient trompeur », rappelle-t-il.
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Ainsi, pour obtenir la garantie Nature et Progrès, 100 % des matières végétales ou animales (cire, miel, lait, œuf…) d’un produit doivent être bio . Les produits non bio autorisés sont nommément indiqués par le cahier des charges. On trouve notamment des tensio-actifs dérivés d’huiles végétales pour les savons liquides et shampoings, certaines matières minérales (argiles,…) ou chimiques (borate, soude, ou encore dioxyde de zinc ou de titane) et enfin seulement trois conservateurs de synthèse : l’acide benzoïque (0,5% maximum dans le produit fini), l’acide déhydroacétique (0,6% maximum dans le produit fini) et l’acide sorbique (0,6% maximum dans le produit fini). Les substances sulfatées ou éthoxylées sont notamment interdites. De même, le recours à des technologies OGM, aux nanotechnologies, à des micro-ondes ou à des tests sur animaux sont prohibés. Seuls les procédés de transformation simples sont autorisés. Donc, avec ces cosmétiques, pas de perturbateurs endocriniens a priori.
Nature et Progrès est un Système Participatif de Garantie (SPG). La mention est gérée par des professionnels (notamment paysans, transformateurs et fabricants de cosmétiques) et des consommateurs, tous adhérents de l’association. Il n’est donc pas vérifié par un organisme de certification indépendant.
Nature et Progrès préfère rester dans l’idée d’un projet de société alternatif à l’industrialisme. « Notre cahier des charges est donc plus globalement plutôt orienté vers la cosmétique artisanale, la transformation « herboristique », la saponification à froid, même s’il n’est pas fermé à certains process industriels », précise Geoffroy Raout.