La France dépasse le cap des 1000 cas de coronavirus et s’apprête à déclencher le stade 3, ou stade épidémique. Mais quelle est l’origine de cette pandémie dévastatrice? Tribune du Dr Samantha Saunders, vétérinaire et docteure en coronavirologie, scientifique de l’organisation PETA.
L’épidémie du COVID-19 reste soumise à différentes hypothèses. Elle trouverait son origine dans un marché chinois qui vendait des animaux marins, des oiseaux vivants et des animaux exotiques pour la consommation humaine. Tout comme la grippe porcine, la grippe aviaire et le SRAS (l’autre coronavirus lié à un marché d’animaux chinois), le COVID-19 s’est propagé des animaux aux humains. A commencer par ceux qui travaillaient sur le marché ou qui l’avait fréquenté. Les scientifiques soupçonnent que ces personnes aient contracté le virus en mangeant ou en touchant un animal infecté.
Voici une raison de plus pour laquelle nous devrions tous être végans. Les risques pour notre santé liés à la consommation de viande sont bien connus. Les produits d’origine animale contribuent aux maladies cardiaques, au diabète et au cancer. Et les bactéries nocives présentes dans les intestins et les excréments des animaux provoquent souvent des intoxications alimentaires. Elles comprennent notamment la salmonelle et l’E. coli. Les animaux eux-mêmes, ces êtres sensibles et intelligents, sont contraints de vivre dans des conditions sales et stressantes. Ils doivent ainsi être nourris d’antibiotiques à titre préventif. Voici des raisons certainement déjà suffisantes pour arrêter de manger des animaux. Et ce, sans la menace supplémentaire de maladies infectieuses émergentes comme le COVID-19.
Les animaux, sources d’agents pathogènes pour l’homme
Il n’est pas du tout inhabituel que des virus et d’autres agents pathogènes se propagent dans la population humaine à partir d’animaux. Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis (Centers for Disease Control and Prevention), plus de 75% des maladies infectieuses émergentes sont d’origine animale. Hans-Gerhard Wagner, de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a qualifié « l’élevage industriel intensif » de parfaite « opportunité pour les maladies émergente ».
En Europe, il est facile de pointer du doigt la Chine. Nous l’avions déjà fait pour le Mexique, où des centaines de cochons malades ont succombé dans un immense élevage en 2009 juste avant la propagation de la grippe porcine aux humains. Mais ces usines à animaux malades existent partout dans le monde, y compris en France. Notre appétit pour la viande fait que des animaux s’entassent par milliers dans des élevages surpeuplés et plein d’excréments. Nous parlons ici entre autres des cochons, des poulets, des lapins, des vaches… Des camions sales les transportent et ils finissent tués dans des abattoirs imprégnés de sang, d’urine et d’autres liquides biologiques. Les agents pathogènes prospèrent dans de telles conditions.
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Le coronavirus, une urgence de santé publique
L’Organisation mondiale de la santé a déclaré que la nouvelle épidémie de coronavirus est une urgence de santé publique internationale. Les scientifiques travaillent à développer un vaccin, mais cela peut prendre des mois, voire des années.
En attendant, des précautions permettent d’aider à enrayer sa propagation. Les gouvernements annulent des événements, mettent des personnes à risque sous quarantaine et encouragent des consignes de bonne hygiène. Mais il manque une étape importante pour prévenir les épidémies de maladies infectieuses d’origine animale. Nous devons cesser de manger des animaux.
Auteur : Dr Samantha Saunders est chargée de recherche à PETA Royaume-Uni. Elle est vétérinaire et a un doctorat en coronavirologie
Avertissement : Cet article est une tribune et ne reflète pas forcément la position de la rédaction.