Que cela soit en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou en Russie, cette enquête scientifique et politique aborde le sujet tabou des déchets nucléaires et en livre un tout nouveau visage désastreux. Concernant le nucléaire, l’Histoire montre que les populations ont été systématiquement désinformées.
Jusqu’en 1993, l’industrie nucléaire rejetait ses fûts à la mer. Ainsi, plus de 100 000 tonnes de déchets ont été lancés dans la mer en 50 ans. En 1993, le traité des Nations Unies interdit ces rejets. Mais il est déjà tard : certains fonds marins contiennent des fûts de déchets éventrés et ont laissé échapper leur contenu…Cette interdiction ne vaut que pour les déchets jetés à partir des bateaux, pas pour les rejets effectués par conduite. Ainsi, l’usine de la Hague relâche chaque jour légalement 400 m3 de déchets radioactifs dans les courants de la Manche !
France, La Hague- Greenpeace fait des prélèvements pour étudier les rejets. Les gaz qui s’échappent des tours de refroidissement rejettent des dizaines de milliers de becquerels par litre d’air. Ainsi, les habitants autour de La Hague respirent du crypton radioactif en permanence. Si on assemble la quantité de crypton 85 rejetée par l’ensemble des 500 essais nucléaires atmosphériques, le total est inférieure aux rejets que l’usine de la Hague fait en une seule année ! Vu que sa période est de 10 ans, il s’accumule dans l’atmosphère. Il s’agit ici d’une contamination interne chronique des habitants autour de la Hague et une étude de risque doit être menée en conséquence.
Etats-Unis– Les cuves construites pour stocker les déchets de la première centrale américaine fuient depuis de nombreuses années. La nappe phréatique s’en trouve être contaminée pour des milliers d’années. Et cette nappe alimente la rivière Columbia. Ainsi, 13 poissons sur 15 prélevés dans la rivière autour du site sont contaminés par un élément radioactif…
Russie – Un accident a été caché en 1957. Il s’agit de l’explosion d’une cuve de déchets très radioactifs. L’explosion équivalait à 75 tonnes de TNT et le nuage s’est élancé jusqu’à 1 km d’altitude, contaminant près de 15 000 km2 en retombant. Plus de 200 personnes sont mortes sur le coup et 270 000 personnes ont été exposées aux radiations. Il s’agit du plus gros accident nucléaire avant Tchernobyl et rien n’a été rendu public jusqu’à très récemment. Aucune étude d’impact n’est réellement accessible. A présent, le camp militaire renferme des réservoirs radioactifs à ciel ouvert dans des lacs. Ces lacs continuent de contaminer les cours d’eau de la région. Christian Courbon, du laboratoire de la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) se promène le long de la rivière et enregistre les chocs nucléaires. Un maximum de 16 000 chocs par seconde est relevé : soit 160 fois la radioactivité naturelle ! Un niveau équivalent à Tchernobyl, d’après lui. Son jugement est clair : il s’agit d’une poubelle nucléaire en pleine nature. La rivière est contaminée depuis 50 ans, mais elle est en libre accès et des personnes viennent se promener le long de ses berges…
Le mythe du recyclage
Les combustibles usés des centrales françaises et de certains pays étrangers arrivent à La Hague par train et par routes. En attendant d’être retraités, les combustibles sont placés dans des piscines où ils doivent refroidir et perdre un peu de leur activité. En moyenne, ils sont entreposés 5 années. Cela représente 1400 tonnes de combustible.
Une fois le retraitement du combustible usé achevé, 95% d’uranium, 1% de plutonium et 4% de déchets ultimes sont obtenus. La radioactivité est concentrée dans les déchets ultimes : ceux-ci contiennent 99% de la radioactivité. Coulés dans du verre fondu et placés dans des containers, ils sont entreposés dans des puits ventilés en attendant de leur trouver une destination finale. Chaque année, un réacteur de 1000 MW engendre 20 tonnes de combustible usé, ce qui représente 15 à 20 conteneurs de déchets ultimes. Les 1% de plutonium sont réutilisés avec de l’uranium pour former le Mox et réalimenter les centrales. Mais que deviennent les 95% d’uranium ?
L’uranium de retraitement est entreposé à Pierrelatte. Cet uranium va être envoyé au milieu de la Sibérie pour être réenrichi, a priori. Après un voyage de plus de 8000 kilomètres par train, bateau et route, il va atteindre la ville de Tomsk-7, en Sibérie. Cette ville d’environ 125 000 habitants est fermée aux étrangers et entourée de barbelés. Là, les containers d’uranium appauvris sont entreposés à ciel ouvert. La vérité est que 90% du volume de l’uranium appauvri va alors rester en Russie. Au final, seulement 10% de la matière est recyclée ! C’est bien loin des 96% avancés a priori.
L’ancien conseillé énergie de Bill Clinton ayant étudié le risque de stockage en piscine confie qu’en absence d’eau, suite à un acte de terrorisme, par exemple, les déchets radioactifs risquent de s’enflammer. Un tel incendie provoquerait une contamination quatre fois supérieure à celle de Tchernobyl. Au moins 450 piscines contenant des déchets nucléaires sont dispersées dans les pays industrialisés. Chaque centrale nucléaire et chaque usine de traitement en contiennent au moins une.
Un centre de recherche souterrain à Bure, dans la Meuse, sert à étudier la possibilité du stockage dans des couches d’argiles. Il faut que les déchets puissent être stockés 200 000 ans. Affaire à suivre… Hubert Reeves, astronome de renom, conclue le documentaire en affirmant qu’il est impossible de parler stabilité politique à l’échelle de 1000 ans. Ainsi, « Imaginez que les Egyptiens aient stocké du nucléaire. Aujourd’hui, qui s’en occuperait ? » Qu’en serait-il sur 200 000 ans ?
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Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
L’étude de risque a été déjà faite cf IPSN Nord Contentin. Le krypton 85 (pas crypton) ne modifie pas la radioactivité dans l’air qui est due au radon. Il vaut mieux travailler à l’usine de La Hague, qu’être maraîcher à Clermont Ferrand.
Ce reportage est une intox :
http://www.energie-crise.fr/spip.php?article78