En mai, un tribunal de La Haye avait créé la surprise en rendant une décision historique. Ce tribunal des Pays-Bas avait alors ordonné au géant pétrolier Shell de réduire ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 45% d’ici fin 2030, par rapport à 2019, afin de respecter l’Accord de Paris. Mardi 20 juillet, la multinationale anglo-néerlandaise a annoncé qu’elle ferait appel de la décision.
« Nous convenons qu’une action urgente est nécessaire et nous accélérons notre transition vers le zéro net« , a déclaré dans un communiqué le directeur général de Shell, Ben van Beurden. « Mais nous ferons appel car un jugement de justice, contre une seule entreprise, n’est pas efficace« , a-t-il ajouté.
L’entreprise n’a jamais caché qu’elle comptait faire appel du verdict. Shell affirme avoir établi sa propre stratégie pour « devenir une entreprise énergétique à zéro émission nette d’ici 2050, en phase avec les progrès de la société vers l’objectif de l’Accord de Paris« . Le géant pétrolier avance que cette stratégie a été communiquée en avril. Le tribunal ne l’a donc pas prise en compte lors de ses audiences, qui ont eu lieu antérieurement, poursuit Shell.
Plusieurs ONG, dont Greenpeace, ont lancé en avril 2019 cette affaire retentissante appelée « le peuple contre Shell ». Plus de 17 000 citoyens néerlandais s’étaient également constitués partie civile. La justice n’avait jusqu’ici jamais contraint une multinationale à s’aligner sur l’Accord de Paris, selon les militants. Le tribunal néerlandais avait considéré que Shell contribuait aux conséquences désastreuses du changement climatique.
Natura Sciences avec AFP