« Tu n’as pas bien lu mon programme« , « tu agites les peurs« … Les deux finalistes de la primaire écologiste Yannick Jadot et Sandrine Rousseau ont échangé quelques piques sur leur conception du changement, mercredi soir au débat sur LCI.
D’emblée, la candidate « éco-féministe » Sandrine Rousseau, a tenté de mettre en difficulté Yannick Jadot sur son supposé manque de clarté. « Nous ne pourrons faire une transformation écologique à la hauteur si nous ne disons pas les choses. Nous ne pourrons le faire par surprise ». L’eurodéputé favori avant le premier tour et qui est arrivé en tête sans creuser l’écart (27,7 contre 25,14%), a souligné que son « écologie de l’action » serait « mise en œuvre immédiatement à l’arrivée au pouvoir« .
Sandrine Rousseau a répliqué: « L’écologie de gouvernement que tu proposes ne va pas au bout du chemin« . Selon elle, les écologistes doivent assumer les « contraintes » à exercer sur les modes de vie. « J’ai lu ton programme et je vois à quel point il n’y a pas de transformation suffisante pour respecter les objectifs du Giec« , a-t-elle assené à Yannick Jadot.
Un reproche que la tenante de la « radicalité » lui a refait quelques minutes plus tard à propos des prélèvements publics. « Tu n’as pas bien lu mon programme« , a lâché Yannick Jadot, piqué au vif, promettant de reprendre la proposition d' »ISF climatique » du maire de Grenoble Eric Piolle, arrivé quatrième avec 22,29% des voix.
Jadot ou Rousseau, pas de vainqueur flagrant
Pour Yannick Jadot, l’écologie a pour mission de rassembler plutôt que cliver. « Si on veut emmener toute la société, je veux travailler avec les syndicats, les entrepreneurs, les paysans, les citoyens, pour ne pas qu’il y ait une coalition du refus ». Il s’est dépeint en homme de terrain, mettant en avant ses combats passés au Parlement européen ou comme directeur de Greenpeace France. Sandrine Rousseau s’est alors défendue. « Je suis économiste, ça fait 20 ans que je mets en oeuvre des politiques publiques« , a-t-elle assuré. « Où ça?« , a demandé Yannick Jadot, l’air goguenard. La candidate lui a précisé qu’elle parlait de sa vice-présidence de l’université de Lille.
La tension a aussi parcouru le plateau lorsque les deux finalistes ont parlé de la hausse du carburant. Cette hausse est essentielle, selon Sandrine Rousseau, pour une transition écologique réelle. Elle a défendu son « revenu d’existence » de 850 euros pour en contrebalancer l’impact sur les classes populaires, mais Yannick Jadot a moqué. « Ça correspond au seuil de pauvreté, ça va pas le faire ». « Là Yannick c’est toi qui agites les peurs », a vertement répliqué la candidate.
Le second tour aura lieu en ligne du 25 au 28 septembre pour les plus de 122.000 électeurs inscrits.
Natura Sciences avec AFP