Le géant minier Norilsk Nickel ne fera pas appel et payera l’amende record à laquelle l’a condamné la justice russe. Le groupe a été condamné début février à payer 146,2 milliards de roubles, soit 1,6 milliard d’euros. La justice lui reproche une fuite de 21.000 tonnes de carburant dans des cours d’eau de l’Arctique russe. Fin mai 2020, un réservoir de l’entreprise s’affaissait et provoquait la pollution. La société avait d’abord laissé entendre qu’elle pourrait porter plainte, puis a finalement indiqué cette semaine qu’elle y renonçait.
« Il y a une décision de justice, nous allons procéder à ce paiement, il ira au budget fédéral », a déclaré Andreï Bougrov, vice-président du groupe chargé du développement durable, cité vendredi par les agences de presse russes. « Les dommages seront payés en réduisant les bénéfices et en réduisant les dividendes de la société », a précisé Sergueï Malychev, directeur financier de Norilsk Nickel.
Après l’annonce de la catastrophe, le président russe Vladimir Poutine avait ordonné que l’entreprise endosse tous les frais de nettoyage. Le groupe avait dit être prêt à prendre en charge les coûts. Mais il avait d’abord rechigné à payer la somme évaluée par les autorités. Il estimait alors pour sa part les dégâts à 10 milliards de roubles.
Norilsk Nickel veut verdir son image
L’entreprise, un des plus gros pollueurs de Russie, selon les ONG spécialisées, semble depuis chercher à verdir son image. Elle a déclaré récemment avoir « appris une leçon importante ». Elle ajoutait vouloir « revoir drastiquement son approche de la gestion de risques environnementaux ».
Norilsk Nickel a également annoncé ces derniers mois la fermeture d’une fonderie de cuivre et d’une autre de nickel sur la péninsule de Kola. Cette région de Mourmansk, dans le nord-ouest du pays, compte parmi les endroits considérés parmi les plus pollués au monde du fait notamment d’émissions de dioxyde de soufre. Dans ses résultats financiers publiés cette semaine, le groupe s’est donné pour objectif de réduire de 85% les émissions de ce polluant dans la région de Mourmansk d’ici fin 2021.
Source : AFP
Photo : Kallerna, CC BY-SA 3.0 FR