Le Centre International de recherche sur le Cancer (CIRC) vient de classer comme cancérigène « probable » le glyphosate, substance active utilisée notamment dans le fameux herbicide RoundUp de Monsanto. Deux autres insecticides – malathion et diazinon – font leur entrée en parallèle dans cette catégorie. Les insecticides tetrachlorvinphos et parathion, qui font déjà l’objet d’interdictions ou de restrictions dans de nombreux pays, ont aussi fait leur entrée dans la catégorie des cancérigènes possibles pour l’homme.
La liste s’allonge… 5 nouveaux pesticides font leur entrée dans la longue liste des pesticides classés comme cancérigènes probables ou possibles par le CIRC. Cette classification du CIRC n’oblige néanmoins pas les Etats à réagir. « Il revient aux gouvernements et aux autres organisations internationales de recommander des réglementations, des législations ou des interventions de santé publiques », note le CIRC dans un communiqué. C’est ce que s’est empressé de faire l’association de défense de l’environnement et de la santé Générations Futures.
Dans un communiqué, Générations Futures demande « une réévaluation immédiate par l’EFSA du glyphosate ». Parallèlement, l’association lance une pétition pour demander le retrait du marché, et notamment des jardineries, des pesticides à base de glyphosate. Cela inclut de nombreuses préparations commerciales, dont certaines destinées aux jardiniers amateurs, comme le Round-up. De son côté, Agir pour l’Environnement a lancé une pétition demandant aux ministres de la Santé, de l’Agriculture et de l’Ecologie d’interdire rapidement la commercialisation du Round-up.
Le Roundup interdit au Sri Lanka
Début mars, avant la parution ce nouveau classement, l’utilisation du glyphosate était interdite au Sri Lanka sur directive du président Mahinda Rajapaksa. Cette interdiction a été prise en raison du rôle suspecté de l’herbicide dans une maladie chronique grave des reins d’origine inconnue touchant actuellement des dizaines de milliers d’agriculteurs du pays.
« Pour les scientifiques, le glyphosate en lui-même n’est pas néphrotoxique, mais quand il se combine avec de l’eau dure (riche en calcium) et contenant des métaux tels que le cadmium et l’arsenic, naturellement présent dans le sol ou ajoutée grâce à l’engrais, le glyphosate devient alors extrêmement toxique pour le rein. D’autres études récentes pointent le rôle du glyphosate dans des néphropathies graves dans d’autres pays du monde et notamment en Amérique du Sud et en Inde », note Générations Futures. « Nous demandons au gouvernement de saisir l’ANSES d’une demande d’expertise sur ce sujet en urgence afin de réévaluer les risques posés par la molécule », prévient l’association.
Avec le développement mondial des OGM Round’up Ready, les ventes de Roundup ne cessent d’augmenter. Le Roundup est l’herbicide le plus utilisé au monde.