Ce mercredi 3 novembre, plus d’une centaine de manifestants ont protesté dans les rues de Glasgow pour dénoncer, selon eux, le greenwashing de certains sponsors de la COP26. Nous avons suivi ces militants, notamment ceux de l’organisation Extinction Rebellion. Récit et reportage photos de la manifestation.
Vers midi ce mercredi, nous avons rendez-vous avec un militant français d’Extinction Rebellion dans un café du centre-ville de Glasgow. Il se présente sous le nom d’ »Aktis« , son nom de code au sein du mouvement (tous les membres de l’organisation en ont un). Aktis nous explique, dans la plus grande discrétion, qu’il veut frapper fort. Les membres d’Extinction Rebellion prévoient de déployer des fumigènes et de la peinture, et de se mettre en scène dans la rue aux alentours de leur « cible« . Ils veulent se coller eux-mêmes sur les murs, ou trottoirs. Leur objectif est le bâtiment de la banque JP Morgan, qu’ils accusent de greenwashing.
La grogne des manifestants contre « l’hypocrisie«
« Que voulons-nous ? Une justice pour le climat !« , scandent les manifestants. Drapeaux et tambours en mains, peintures sur le visage, les marcheurs sont là pour faire un passer un message : « stop au greenwashing« . Darrel, manifestant et membre d’Exctinction Rebellion Écosse, dénonce ce qu’il qualifie d’ « hypocrisie« . Pour rappel, le greenwashing est un procédé utilisé par les entreprises pour se donner une image positive sur les questions environnementales, alors que la réalité est toute autre. « Le greenwashing est l’une des choses les plus dangereuses au monde quand on parle de dérèglement climatique. Ce procédé empêche le changement et agit comme trompe l’œil, il faut mettre fin à cela« , s’écrie-t-il.
Aktis, d’Extinction Rebellion France, nous en dit un peu plus sur la banque JP Morgan, cible principale du jour. « Nous parlons là de la plus grosse banque de financement de combustibles fossiles« , explique-t-il. « Cette banque finance 56 des 75 plus grosses entreprises qui utilisent des combustibles fossiles« , poursuit-il. « JP Morgan, sponsor de la COP26, s’était engagée à une réduction de 15% de son utilisation de combustibles fossiles ; aujourd’hui nous constatons que c’était de la poudre aux yeux« , regrette-t-il.
Le greenwashing peut tuer, selon les manifestants. Ils le peignent sur leur visage.
Une opération partiellement réussite par les manifestants
Ce mercredi, les forces de police, femmes et hommes en jaune, tenue locale des forces de l’ordre, sont présentes en nombre. Pendant que certains manifestants tentent de tromper leur vigilance en envoyant des petites troupes dans des rues adjacentes afin de faire diversion, d’autres se dirigent droit vers la banque JP Morgan située dans le centre de Glasgow.
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Alors que les militants parviennent à se rapprocher, Poncho et Mangoa, deux membres d’Extinction Rebellion France, se font arrêter par la police. Dans leurs mallettes, ils transportent des fumigènes et des peintures, qui sont interceptés.
Alors que la horde s’approche du bâtiment, la crispation est palpable, policiers et militants courent dans la rue et jouent au chat et la souris. Une fois devant la Banque JP Morgan, les camions de police bloquent le passage. « Honte à vous« , hurlent les militants. « Nous sommes Extinction Rebellion et nous voulons changer les choses« , chantent-ils.
Malgré un dispositif de police impressionnant, qui réduit l’action des manifestants, Extinction Rebellion se félicite de l’ampleur de l’événement. Ici, un militant brandit sa pancarte alors qu’un policier lui demande de quitter la zone.
Léo Sanmarty
Courage,courage! Et merci d’agir !