Face à l’urgence climatique et aux nombreux enjeux écologiques, tous les acteurs de la société doivent jouer leur rôle. Le monde politique, les citoyens et les entreprises sont particulièrement concernés. La RSE se focalise sur le rôle des entreprises.
La responsabilité sociétale et environnementale des entreprises (RSE) résulte des grands accidents industriels. Parmi tant d’autres, on citera Seveso en 1976, Tchernobyl en 1986, ou le Rana Plaza en 2013. L’affaire Volkswagen a également médiatisé l’importance de la RSE. En truquant les tests concernant les émissions polluantes de ses véhicules, Volkswagen a terni son image et a été condamné en juin 2018 à une amende record d’un milliard d’euros. Voilà de bonnes raisons d’adopter une réelle politique RSE.
Selon la Commission européenne, la Responsabilité sociétale des entreprises est « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ». C’est tout simplement la déclinaison pour les entreprises des enjeux du développement durable. La RSE se traduit par des actions et des pratiques concrètes. Elles s’inscrivent dans cinq piliers principaux : l’environnement, l’économie, le social, la gouvernance et les territoires. Toute stratégie RSE doit se définir en collaboration étroite avec les parties prenantes impactées par l’activité de son entreprise : les salariés, les partenaires, les clients, les fournisseurs, les ONG et tous les autres.
Quelle est la finalité de la RSE?
La RSE consiste en premier lieu à diminuer les pollutions générées par l’entreprise : carbone, déchets, eau et ressources naturelles. Au même rang que ses autres objectifs stratégiques, la RSE vise à définir des objectifs RSE stratégiques. Ils ont trait, entre autres, au bien-être des populations voisines, à la protection de la nature et au développement individuel de ses salariés. La RSE devrait aussi s’efforcer de créer et maintenir des emplois sur son territoire.
La RSE concède plusieurs avantages à l’entreprise. Il y a d’abord tous les bénéfices liés à l’efficacité environnementale. Notamment les économies sur l’énergie, l’eau, les matériaux, la réduction des déchets et des coûts de production. Mentionnons également des bénéfices liés aux ressources humaines. La RSE améliore la réputation de l’entreprise et la confiance de l’opinion publique. Elle renforce la sécurité et la santé des employés, la motivation des employés. Terminons par les bénéfices liés au chiffre d’affaires et à la compétitivité. Ils proviennent des nouvelles parts de marché et de l’accès à de nouveaux marchés publics. La réduction des risques, l’amélioration de l’image et de la réputation de l’entreprise sont également à prendre en compte.
Comment faire mener une bonne politique RSE?
Pour mettre en place une bonne politique RSE en entreprise, il convient de suivre la norme ISO 26000. Notons que cette norme ne peut pas mener à une certification, comme ce serait le cas avec l’ISO14001 ou l’ISO9001. La norme ISO26000, publiée en 2010 constitue la première définition de la RSE à l’échelle mondiale. Elle apporte des lignes directrices applicables pour tout type d’organisation privée, publique et à but non lucratif, quelle que soit leur taille ou leur localisation. Cette norme s’articule autour de 7 questions centrales : la gouvernance de l’organisation, les droits de l’homme, les conditions et les relations de travail, l’environnement, les bonnes pratiques des affaires, les questions relatives aux consommateurs et l’engagement social auprès des communautés et du développement local. Chaque question centrale est composée de différents domaines d’action.
Définir une bonne politique RSE passe par le fait de cartographier ses parties prenantes et les prioriser. Elle nécessite de définir ses enjeux RSE prioritaires et de s’assurer que ces enjeux sont traités à tous les niveaux. Concrètement, la RSE passe par la mise en place de normes, de bilans sociaux et environnementaux. Elle suppose de mettre en place l’investissement socialement responsable pour les placements financiers de l’entreprise.
Quelles sont les obligations légales?
Plusieurs obligations légales existent. Le reporting RSE est obligatoire pour toutes les entreprises cotées sur un marché réglementé et les entreprises de plus de 500 salariés (ou de 100 millions d’euros de CA). La certification par un tiers externe est pour sa part obligatoire pour les entreprises cotées. Elle vérifie que les informations contenues dans le reporting sont bonnes, crédibles et sincères.
La réglementation européenne impose un audit énergétique obligatoire. Ce dernier concerne les entreprises de plus de 250 salariés ou dont le chiffre d’affaires annuel excède 50 millions d’euros ou le bilan dépasse 43 millions d’euros. Son rôle est de mettre en évidence des gisements d’économies d’énergie. Cet audit propose les actions et les investissements prioritaires à réaliser pour diminuer leurs coûts énergétiques. Il incite ainsi les entreprises à mettre en place une stratégie d’efficacité énergétique. Les entreprises doivent le renouveler tous les 4 ans. Il concerne notamment les bâtiments, les procédés industriels, des ampoules halogènes à la presse à briquette, et les activités de transport. Il couvre au moins 80 % du montant des factures énergétiques acquittées par l’entreprise.
Plusieurs obligations sur les déchets à connaître
Depuis janvier 2016, le tri des biodéchets est obligatoires pour les entreprises en produisant plus de 10 tonnes par an. Celles produisant plus de 1.100 litres de déchets – soit 22 sacs de 50 L – par semaine doivent par ailleurs trier le papier, les métaux, les plastiques, le verre et le bois depuis janvier 2016. Le tri à la source et la collecte séparée des papiers de bureau est pour sa part obligatoire pour les administrations publiques de l’Etat et les établissements publics de l’Etat, sur chacune de leurs implantations regroupant plus de 20 personnes et pour les sites des entreprises regroupant plus de 20 personnes depuis le 1er janvier 2018.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com et formateur RSE