Le WWF consacre un nouveau rapport à la pollution plastique. Cette fois-ci, direction la mer Méditerranée. L’ONG identifie les causes de la pollution et propose des solutions pour une mer sans pollution plastique d’ici 2030.
Le WWF frappe encore fort pour dénoncer la pollution plastique. Dans son nouveau rapport Stoppons le torrent de plastique, l’ONG identifie les contributions des 22 pays méditerranéens à la pollution plastique de la mer Méditerranée. Les chiffres sont encore effarants.
Des déchets plastiques trop mal gérés
Sur les 24 millions de tonnes de déchets plastiques générées chaque année dans la région, 15% ne sont pas collectés et se retrouvent dans des décharges sauvages. Le recyclage concerne 16 % des déchets collectés, la mise en décharge contrôlée 42 % et l’incinération 14%. En fin de compte, 6,6 millions de tonnes de déchets plastiques finissent mal gérés. Et 600 000 tonnes finissent dans la mer Méditerranée.
Le WWF a analysé la contribution de chaque pays méditerranéen à cette pollution et les solutions à mettre en place au niveau national. En raison de quantités importantes de déchets mal gérés, l’Egypte apparaît comme le principal contributeur avec 250 000 tonnes chaque année. Suivent la Turquie avec 110 000 tonnes et l’Italie avec 40 000 tonnes. Les pays du sud de la Méditerranée recyclent moins de 10% de leurs déchets plastiques.
Lire aussi : « Survivre au péril plastique » : des solutions à la pollution plastique
La contribution de la France et des pays européens n’est pas négligeable
La France est le plus grand producteur de déchets plastiques de la région. Ainsi, en 2016, le pays a produit 4,5 millions de tonnes de déchets plastiques. Le recyclage y reste faible, avec un taux de 22 %, en dessous de la moyenne européenne de 30 %. La grande majorité des plastiques en fin de vie finissent incinérés et mis en décharge. « On estime malgré tout que la France contribue au rejet de 80.000 tonnes de plastiques dans la nature chaque année, dont plus de 10.000 entrent en mer Méditerranée », calcule le WWF. Une contribution similaire à celle de l’Espagne, de la Grèce, du Maroc, de la Croatie et de la Tunisie.
Le WWF soutenait récemment un accord international juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique d’ici 2030 au niveau mondial. Le rapport propose ici un accord régional contraignant pour stopper les rejets de plastiques en Méditerranée d’ici 2030. Le cadre est proposée par l’ONG : la Convention de Barcelone, dont la prochaine assemblée se tiendra en décembre 2019.
Auteur : Matthieu Combe, journaliste du webzine Natura-sciences.com