En France, près de 110.000 personnes ont marché ce week-end pour réclamer «une vraie loi climat», à la veille de l’examen à l’Assemblée du projet du gouvernement issu de la Convention citoyenne pour le climat. Plus de 180 rassemblements étaient prévus à travers la France.
Plus de 110.000 personnes ont marché partout en France pour exiger une vraie loi Climat, selon les organisateurs. Les marcheurs étaient 55 000 à Paris et 10 000 à Lyon. « Il n’y a pas de négociations possible avec le climat, c’est une course contre la montre« , a déclaré le réalisateur et militant écolo Cyril Dion, qui fut « garant » de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) avant de dénoncer la traduction de ses propositions par l’exécutif, qui « ne permet absolument pas à la France de tenir ses objectifs » en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ».
À Saint-Etienne, près de 400 personnes ont marché derrière une banderole « Urgence climat, il est encore temps d’agir ». A Bordeaux, entre 1.500 (selon la police) et 3.000 personnes (d’après les organisateurs) ont défilé samedi dans le centre dans une ambiance festive pour dénoncer un « saccage » des propositions initiales. En queue de cortège, le maire EELV de Bordeaux défile discrètement avec des membres de son parti. « La montagne d’espoir suscitée par la Convention citoyenne pour le climat a accouché d’une souris législative qui ne permet pas d’être au rendez-vous des enjeux climatiques. C’est un projet de loi au rabais », dit-il à l’AFP.
À Lille, les jeunes marchent pour le climat
Plus d’un millier de personnes, essentiellement des jeunes, ont manifesté dans le centre de Lille. « Les calottes sont cuites ! », « quand c’est fondu, c’est foutu », « les citoyens planchent, Macron tronçonne ! », clamaient notamment les pancartes de ces manifestants.
« Le gouvernement, après s’être renié sur de nombreux sujets, a mis de côté ou considérablement amoindri les propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), que cette loi était sensée reprendre », a déploré au micro Bernard de Veylder, représentant de la maison régionale de l’Environnement et des Solidarités. « Les députés qui débattront du projet de loi doivent à présent prendre leurs responsabilités », et renforcer ce texte, notamment « s’agissant de la rénovation thermique, de la réglementation de la publicité, de la lutte contre l’artificialisation des sols », a-t-il plaidé au nom des associations organisatrices. « Ecoute la jeunesse, elle lance un SOS !« , criaient là encore les manifestants en tête de cortège.
Lambert Allaerd, Lillois membre de la CCC, avait pris plus tôt la parole. « Nous avons eu le temps, neuf mois de travail, et les moyens, cinq millions d’euros de budget ». Mais « aujourd’hui le projet de loi n’est pas à la hauteur », a-t-il regretté. Il s’est toutefois félicité que la CCC ait « réussi son pari: rassembler un peuple autour de mesures fortes et ambitieuses ».
Matthieu Combe avec AFP