Le déclin des populations des hyènes rayées est dû en partie à la réduction de leur habitat entraînant une raréfaction des proies et des carcasses laissées par les grands prédateurs. La pénurie de nourriture les oblige à effectuer de longs déplacements. Ceci, combiné à une faible densité de population, entraîne une fragmentation de ces populations en petites unités non viables génétiquement.
Dans toute l’Afrique, la persécution par l’Homme est la plus grave menace qui pèse sur l’espèce. Les hyènes rayées sont tuées au fusil, piégées et empoisonnées en répression aux attaques (pourtant occasionnelles) qu’elles commettent contre le bétail. En fait, on accuse souvent un peu vite une hyène rayée d’avoir tué une pièce de bétail dont elle s’est contentée de manger le cadavre. Les seuls animaux de ferme qu’elles tuent à l’occasion sont des moutons, chèvres et bébés chameaux. Encore s’agit-il principalement d’animaux perdus ou errant la nuit hors des enclos.
En Afrique du Nord et au Niger, ces hyènes font l’objet d’une persécution intensive parce qu’on les accuse (à tort ou à raison) de piller les tombes. Les empoisonnements sont particulièrement meurtriers pour des animaux nécrophages qui, par définition, acceptent facilement les appâts. Enfin, des destructions accidentelles (hyènes tuées sur les routes) contribuent à affaiblir encore davantage de petites populations déjà fragiles. La hyène rayée ne fait pas l’objet d’un commerce à grande échelle, encore moins d’un trafic international.
Des populations de hyènes toujours en réduction
Les Égyptiens ont longtemps consommé son cœur, censé donner du courage, et utilisé ses moustaches et ses globes oculaires dans leur médecine traditionnelle. Certains Touaregs africains domestiquent encore la hyène rayée et l’engraissent pour la consommation. Bien que la hyène rayée s’accommode relativement bien de la proximité des activités humaines, elle souffre d’une perte d’habitat et d’une raréfaction de nourriture. Elle est sévèrement persécutée par l’Homme.
Bien que ses effectifs soient encore relativement importants en Afrique et en Asie (environ 10 000 individus au total), les populations sont souvent dispersées et isolées les unes des autres. C’est en Afrique occidentale que la hyène rayée a subi le plus grave effondrement de ses effectifs, y compris dans certaines zones protégées : elle a été totalement éradiquée de nombreuses régions. L’espèce figure sur la Liste rouge de l’UICN dans la catégorie « quasi-menacée ».
Un animal solitaire
La hyène rayée vit seule ou en couple, plus rarement en petits groupes. Elle est moins bruyante et moins agressive que la hyène tachetée. Presque entièrement nocturne, elle passe la journée dans un fourré dense, un terrier d’Oryctérope abandonné ou une crevasse de rocher.
La hyène rayée chasse seule, parcourant jusqu’à 20 km par nuit à la recherche de charognes, fruits, insectes et petites proies jusqu’à la taille d’une jeune antilope au maximum. Beaucoup moins combative que la hyène tachetée, elle n’essaie pas de dérober une carcasse aux grands prédateurs. Les surplus de son repas sont souvent emportés dans une cachette, et tous les membres du clan rapportent de la nourriture à la tanière pour les jeunes.
Après 90 jours de gestation la femelle met au monde deux à quatre petits (rarement cinq ou six) qui pèsent chacun 600 à 900 g. Ils restent au moins un an avec leur mère, et atteignent leur maturité sexuelle à deux ans. La longévité peut atteindre 24 ans en captivité
Auteur : Michel Louis, pour le Manuel des aires protégées d’Afrique francophone (extrait)
Comme d’habitude, l’ignorance humaine cause des ravages au sein de l’environnement. Comment avons-nous pu devenir à ce point stupides, irresponsables et inconséquents? Un jour viendra où nous devrons payer un prix très élevé pour notre inconscience, et ce jour-là, ce sera trop tard.