Les profits tirés de l’industrie de la mode ne cessent de progresser, avec un taux croissance annuel de 8,7 %. D’ici 2023 le marché devrait atteindre 598 milliards de dollars selon Statista. Les grandes enseignes de Fast fashion («Mode Rapide») tirent profit du gaspillage de nos ressources. Pourquoi est il urgent de changer notre manière de consommer ? Une infographie pour mettre en lumière les principaux enjeux liés à la fast fashion.
Nos gardes robes doivent s’adapter à l’urgence écologique. Pour confectionner nos habits, l’industrie textile utilise soit des fibres d’origine naturelle comme le coton, soit des fibres synthétiques, comme le polyester, un dérivé du pétrole. Le coton est une fibre gourmande en eau et en pesticides dont la culture est très polluante. En effet, produire 1 kg de coton requiert la consommation de 20 000 litres d’eau, l’équivalent d’environ 74 bains.
L’empreinte écologique et humaine de la fast fashion
L’utilisation massive de pesticides dans les champs de coton entraîne une augmentation des cas de cancer. En Inde, dans l’état du Punjab, plus grand état producteur de coton du pays, on détecte 20 nouveaux cas de cancer par jour. En plus des cancers, les enfants naissent avec des malformations congénitales causées par une eau impropre à la consommation. Les cultivateurs de coton pulvérisent des pesticides sans l’équipement de protection requis. La situation est la même partout où la culture de coton s’est développée de manière intensive.
Lorsque vous achetez vos vêtements, ils continuent de polluer. En réalité, ils polluent même jusqu’à la dernière étape de leurs vies, qu’ils soient enfouis ou brûlés afin de générer de l’énergie. Les Français font environ 5 cycles de machines à laver par semaine. À chaque lavage, nos vêtements libèrent des microfibres qui ne sont pas totalement arrêtées par les stations d’épuration. Elles se retrouvent dans l’océan, ou dans les boues de stations d’épuration avant de se retrouver sur les sols agricoles.
Des travailleurs exploités
En plus des conséquences sur notre planète, la fast fashion par définition place la maximisation des profits au centre de son activité. Un t-shirt acheté à 9,90€ ne permet pas de rémunérer équitablement toutes les personnes qui ont travaillé sur son cycle de fabrication.
Fast fashion et développement durable sont par nature incompatibles. Le seul moyen de faire baisser les prix est d’exercer une pression insoutenable sur les sous-traitants qui eux même ont des sous-traitants. En somme, la chaîne de production de nos vêtements est totalement opaque. Et ce sont les employés qui en payent le prix fort. Ils sont obligés de travailler des centaines d’heures supplémentaires par mois, parfois jusqu’à l’épuisement afin de gagner juste assez pour couvrir les besoins les plus primaires d’un humain. Le droit à un salaire juste est un droit humain qui est refusé à des centaines de milliers de personnes, artisans de notre “look irréprochable” à l’autre bout du monde.
Changez les choses : le vert va à tout le monde !
Rien n’est perdu. Avec des petits gestes nous pouvons encore changer les choses. S’habiller est nécessaire, mais comment le faire ne dépend que de nous. Les petites bourses comme les grandes tant courtisées par les entreprises ont un pouvoir, en demandant plus de justice et plus de transparence nous pouvons changer les choses.
Greenpeace grâce à sa campagne DetoxMyFashion invite les marques à s’engager à l’élimination totale des rejets toxiques dans les cours d’eau d’ici 2020. Fashion Revolution en popularisant le hashtag #WhoMadeMyClothes incite les consommateurs à faire partie de la discussion. De nombreuses associations et initiatives se développent pour faire de la mode un secteur plus vert, plus en phase avec les réalités que notre génération devra affronter.
Patagonia a récemment alloué les bénéfices (10 millions de dollars) issus des réformes fiscales du président Trump à la lutte contre le réchauffement climatique en plus de ne proposer que du coton bio ou des produits faits à partir de matériaux entièrement recyclés.
Au quotidien vous pouvez choisir d’acheter malin. Lisez les étiquettes, renseignez-vous sur les pratiques des marques, achetez en boutique de seconde-main. Achetez moins mais de meilleur qualité et réparez vos habits. Des petits gestes qui relèvent du bons sens mais qui feront une différence pour votre porte-monnaie et à l’environnement.
Aperçu de l’infographie (extrait)
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Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com