En 2013, l’éthanol était incorporé à hauteur de 5,66 % en moyenne dans le SP95-E10, contre 5,62 % en 2012, mais 5,9 % en 2010. L’objectif de 7 % en vigueur depuis 2010 n’est donc toujours pas atteint. Néanmoins, fin novembre 2014, 41% des stations-service du pays proposaient cette essence. Moins chère de 3 à 4 centimes au litre à même réseau de distribution, ce carburant attire de plus en plus les automobilistes. Sa part de marché s’est établie à 29% des essences en 2013 et devrait avoisiner 32% en 2014. Mais comment et où est-il produit ?
En 2013, la France a produit 12,5 millions d’hectolitres (MhL) de bioéthanol. Il a été obtenu à 51 % à partir de betteraves, 47 % à partir de céréales, et 2 % à partir d’éthanol vinique. Sur cette production, environ 8 MhL sont utilisés en France pour les divers carburants : SP95, SP98, SP95-E10 et E85.
Nicolas Kurtsoglou, Ingénieur Chargé de Missions au syndicat national des producteurs d’alcool agricole, est catégorique. « Il n’y a aucune importation d’éthanol en France », affirme-t-il. « L’éthanol utilisé dans l’essence française vient de betteraves et céréales françaises transformées dans des usines françaises », précise-t-il.
Nos voitures ne carburent donc pas au bioéthanol importé de Brésil ou d’ailleurs dans le monde. Mieux, le bioéthanol de nos stations-service est même « Made in France ». « La France est même exportatrice de bioéthanol – environ 30% ds 12 Mhl produits en France – vers l’Europe, en particulier l’Allemagne, premier consommateur d’essence et de bioéthanol en Europe », clame Nicolas Kurtsoglou.
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Pourquoi privilégier la betterave ?
Le bioéthanol à base de betterave peut jouer un rôle important dans le développement des biocarburants de première génération, car « on fait 3 fois plus d’éthanol à l’hectare de betterave qu’à partir de blé ou de maïs », affirme Alain Jeanroy, directeur général de la Confédération Générale des Planteurs de Betteraves (CGB).
« D’autre part on n’a pas le problème alimentaire/non alimentaire avec la betterave », estime-t-il. En effet, en Europe, la culture de la betterave est encadrée par des quotas pour la transformation en sucre alimentaire jusqu’en 2017. Il n’y a donc pas pour le moment de conflit direct entre les productions issues de la betterave.
Comment développer le bioéthanol d’ici 2020 ?
La filière l’affirme : pour atteindre les 10% d’énergies renouvelables dans les transports en 2020, il faut développer au plus vite la distribution du SP95-E10 sur le territoire et relancer le développement du superéthanol E85. Car les biocarburants de deuxième et troisième génération ne seront pas encore matures à cet horizon.
Pour booster les ventes de SP95-E10, la filière française du bioéthanol propose d’instaurer un écart de TICPE de 3 centimes en faveur du SP95-E10 par rapport aux SP95 et 98. Cela permettrait d’atteindre à la pompe un écart de prix de 5 à 6 centimes par rapport aux autres essences.
En 2014, plus de 90 % du parc automobile français équipé de moteur à essence peut fonctionner au SP95-E10, garantie des constructeurs automobiles à l’appui. Le site du Ministère de l’écologie permet à chaque automobiliste de vérifier la compatibilité de son véhicule avec ce carburant. Pour l’E85 contenant 85% de bioéthanol (contre 10% dans le SP95-E10 et jusqu’à 5% dans le SP95 ou le SP98), le marché demeure faible. 508 stations distribuent le carburant sur le territoire fin 2014, mais le nombre de véhicules Flex Fuel capables de le supporter demeure limité. Cela pourrait changer : des kits Ethanol E85 Flex Fuel pourraient bientôt être homologués pour permettre de transformer n’importe quel véhicule essence classique en véhicule Flex Fuel pour environ 800 euros.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Apparemment le sp 95 E10 est aussi mauvais pour la santé et l’environnement que le sp 95 normal, il produit simplement des gaz différents, comme le Formaldéhyde entre autres qui sont très très mauvais pour la santé!!! Je ne vois pas pourquoi s’entêter à le promouvoir saufs par intérêts pour certains « lobbies »
Apparemment, l’essence émet bien plus de benzène et de butadiène que l’éthanol.
De manière sûre, l’éthanol est produit localement, et l’Europe est autosuffisante, tout comme la France grâce à la betterave. L’ « énergie grise » de l’éthanol est très inférieure à celle des carburants traditionnels.
Toute aussi sûre : La chaîne de production de l’éthanol (toutes les étapes avant d’arriver dans le réservoir) pollue incomparablement moins que celle des carburants traditionnels.
Enfin, contrairemement au pétrole, l’éthanol ne profite pas à des états terroristes, comme Daech. Un quart des ressources de Daech vient directement de l’exportation bradée du pétrole , qui se retrouve dans les carburants traditionnels distribués dans toute l’Europe, par l’intermédiaire de la Turquie … et aussi par l’inaction des responsables gouvernementaux et institutionnels.