Grâce à la loi sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité (loi NOME), plusieurs fournisseurs alternatifs sont apparus sur le marché. Presque tous proposent une offre « verte », mais que se cache-t-il derrière ce titre aguicheur ?
La loi NOME a mis en place l’accès régulé des fournisseurs alternatifs à l’électricité produite par les centrales nucléaires historiques d’EDF (Arenh). Il permet aux fournisseurs français d’électricité d’acheter à EDF de l’électricité sans origine au tarif préférentiel de 42 €/MWh pour la revendre ensuite à leurs consommateurs.
Comment acheter et vendre de l’électricité verte?
Un fournisseur alternatif peut indifféremment s’approvisionner sur le marché, par des contrats d’approvisionnement avec des producteurs d’électricité renouvelable ou non, ou par l’Arenh. Pour que ces fournisseurs puissent proposer des offres « vertes », ils achètent en parallèle des garanties d’origine, auprès de producteurs d’énergies renouvelables. Celles-ci certifient qu’une quantité équivalente à ce que leurs clients consomment a bien été produite à partir de sources renouvelables. La traçabilité est financière : les clients ont la garantie qu’une petite part de leur argent va aux énergies renouvelables, en rémunérant les producteurs via leur facture d’électricité.
« Certains producteurs d’énergie verte revendent les certificats qui leur sont accordés au prorata de leur production. Nous rachetons ces certificats d’origine qui garantissent une certaine quantité d’approvisionnement d’énergie verte sur le réseau électrique, et incitent à la production d’électricité verte », précise Lampiris, fournisseur alternatif d’électricité. « Personne ne reçoit d’électricité 100 % verte ou 100 % nucléaire chez lui, parce qu’il est impossible de séparer les flux électriques sur les réseaux de distribution. En souscrivant chez Lampiris, vous vous assurez simplement que l’équivalent de votre consommation sera « verte ». Et plus les Français demanderont de l’énergie verte, plus l’incitation pour en produire sera forte, donc plus la proportion véhiculée sur le réseau de distribution sera importante », ajoute le fournisseur.
Comparer ses offres d’électricité verte
En France, les principaux fournisseurs alternatifs d’électricité verte sont Enercoop, ekWateur, Planète Oui, Mint Energie, Energie d’Ici et Plüm. Pour trouver une offre au meilleur prix electricité, il est très utile d’effectuer un comparatif sur un comparateur. Il est possible de choisir un fournisseur d’énergie verte moins cher que le tarif réglementé commercialisé par EDF. Si certaines offres d’énergie verte permettaient d’économiser jusqu’à 15% sur sa facture jusqu’en 2020, la pandémie et la crise énergétique ont changé la donne. La Commission de régulation de l’énergie le prix de l’offre de marchéavec prix variable la moins chèe proposé à Paris au 27 mars 2023 était 3% en dessous du niveau du tarif réglementé de vente TTC, pour un client moyen au tarif base 6 kVA consommant 2.400 kilowattheures par an.
Lire aussi : 3 questions fondamentales pour choisir son fournisseur d’électricité verte
Fin mars 2023, 37% des sites résidentiels, soit 12,8 millions de sites, sont en offre de marché auprès de fournisseurs historiques et alternatifs, les autres étant encore au tarif règlementé. Si les fournisseurs alternatifs dominent encore les offres de marché, la crise énergétique fait reculer leurs part de marché au profit des fournisseurs historiques. Ils ont perdu ainsi 98 000 sites pendant le premier trimestre 2023, après une perte de 319 000 sites durant le quatrième trimestre 2022 et fournissent désormais près de 9,9 millions de sites résidentiels.
Bonjour,
Enercoop agrège les consommations de petits producteurs qui sont pris en charge par ALTERNA, le responsable d’équilibre d’Enercoop. Lampiris n’est pas plus vert ou moins vert que Enercoop mais il bénéficie d’un système subventionné par l’ ARENH qui est au prix du nucléaire contrairement à Enercoop qui achète sans subvention, directement au producteur. Vous vous trompez de combat… Grand classique écolo, votre méconnaissance du sujet vous empêche de présenter la réalité (ou alors cela ne vous intéresse pas…)
La différence entre Enercoop et Lampiris (ou Planète OUI, ou les autres) ne tient pas au fait d’être plus ou moins vert mais de subventionner ou pas l’achat renouvelable. Cessez de dire n’importe quoi. Les offres au tarifs réglementés ont pour objet de rendre accessible à tous les offres écologiques. Bien loin des préoccupation de bobos écolos élitistes, qui préfèrent payer plus cher en s’achetant une conscience soit disante « plus verte » ! Et l’économie sociale et solidaire, on s’assoit dessus ?
Précisions de Lampiris envoyées par mail suite à la parution de l’article :
L’ARENH: Lampiris bénéficie bien du droit à L’ARENH, mais ne l’a jusqu’à présent jamais exercé.
– Lampiris s’approvisionne en électricité auprès de 1300 petits producteurs d’énergie verte installés sur le territoire belge (je vous rappelle que l’électricité et le CO2 ne connaissent pas de frontières). C’est là le même modèle qu’Enercoop qui en fédère 79 si je me réfère à leur site. Pour informations, nous cherchons à développer un réseau de producteurs en France et faisons face à des difficultés réglementaires que vous connaissez peut-être et qui justifient d’ailleurs les prix très élevés d’ENRCOOP.
– Lampiris est responsable d’équilibre: pour assurer en permanence l’équilibre production/consommation (comment fournir nos clients s’il fait nuit et qu’il n’y a pas de vent?) nous achetons de l’électricité dite ‘grise’ sur les marchés d’électricité. Nous compensons cette énergie ‘grise’ en fin d’année en achetant des Garanties d’Origines aux producteurs d’énergie verte.
Ce qui signifie que lorsque vous consommez un kilowatt heure chez Lampiris, une éolienne (ou autre) aura bien produit 1 kilowatt heure pour Lampiris (de même pour Planète OUI). Votre article laisse penser que les clients Enercoop consomment en permanence de l’énergie produite par Enercoop. Ce n’est pas le cas, Alterna, leur responsable d’équilibre, s’occupe d’acheter pour eux du gris, qu’ils doivent bien compenser par des Garanties d’Origines à un moment ou un autre s’ils veulent rester 100 % vert.
– Pour l’année 2011, les Garanties d’Origines de Lampiris provient à 100% de l’éolien. Nous ne disposons pas encore des chiffres 2012, (peut être y aura-il de l’hydroélectricité), mais jusqu’à présent nous avons mis l’accent sur l’éolien qui reste majoritaire dans nos approvisionnements.
Si vous souhaitez analyser réellement ce qui se cache derrière l’électricité verte, voici quelques pistes que je vous invite à creuser :
ARENH : éléctricité nucléaire ou non ? La commission champsaur qui en 2010 a mis en place ce contrat n’a pas du tout utilisé cette terminologie. Ce contrat est un contrat de production de BASE (profil à l’appui) qui effectivement est en grande partie assurée par la production nucléaire en France mais aussi par la production HYDRAULIQUE des grands barrages. Le terme nucléaire est apparu lors des débats à l’assemblée nationale suite à la pression de certains lobby pour gêner les opérateurs d’électricité renouvelable. Vous noterez d’ailleurs que dans le texte de Loi, il n’est pas spécifier « d’origine nucléaire » mais simplement « électricité nucléaire » ce qui ne veut rien dire ! (Pour les même raisons d’ailleurs que l’électricité verte ne veut rien dire non plus).
Garantie d’Origine : vous utilisez souvent le terme de « verdir » l’électricité ou « d’électricité verte » qui sont juste incompatibles avec une explication détaillée. L’électron vert n’existe pas et vous induit en erreur lorsque vous essayer d’expliquer le système ou de défendre un système qui n’est pas. Aucun fournisseur ne peut se targuer d’être plus vert qu’un autre. Pas même Enercoop. C’est d’ailleurs la Loi sur les énergies renouvelable qui encadre la réalité de ce système : la problématique du réseau, de l’équilibre entre production et consommation, et l’incapacité de stocker de grande quantité d’électricité, oblige l’utilisation de garantie d’origine pour assurer le consommateur d’un équivalent en électricité renouvelable.
Enfin, pour votre information ,le système des garanties d’origine est un des systèmes européen les plus exigeant en terme de traçabilité. Le développement des offres « vertes » s’appuie essentiellement sur ces systèmes en Europe et ont permis aux politiques de prendre conscience de la demande de consommation renouvelable par les particuliers.
En France, seul le modèle Enercoop (modèle coopératif basé sur une alternative économique plus qu’une alternative énergétique) semble avoir le soutien des associations comme wwf, France environnement ou GreenPeace. Résultat : les pro-nucléaire se frottent les mains et se marrent de voir les écolos démonter les offres renouvelables avec des arguments tronqués.
A quand une vrai mise au point sur l’électricité renouvelable pour changer de modèle ? L’agriculture biologique n’existerait pas sans les consommateurs … pourquoi n’en serait – il pas de même pour l’énergie ? plus de 50.000 clients ont fait le choix d’une électricité différente. Ne les découragez pas !