Le marché aurait-il parfois la main verte ? Les maisons et appartements ayant une bonne étiquette énergétique, résultant de leur diagnostic de performance énergétique (DPE), se vendent plus chers que ceux qui sont mal notés. C’est ce que démontre un rapport de Notaires de France, publié en octobre. Explications.
L’étiquette énergie, classe les logements de A à G, du plus économe au plus énergivore. Elle reflète la consommation d’énergie primaire par mètre carré et par an, en kilowattheures. Depuis 2011, les vendeurs ont l’obligation de l’afficher sur leur annonce. L’étiquette énergie est calculée lors du diagnostic de performance énergétique (DPE), obligatoire depuis 2006 pour tous les logements à vendre ou à louer.
Attention à ne pas confondre l’étiquette énergétique avec l’étiquette climat. Cette dernière reflète les émissions de gaz à effets de serre du logement, en kilogrammes d’équivalent CO2 par mètre carré et par an. Elle classe elle aussi les logements de A à G, du moins polluant au plus polluant.
Un bon DPE offre une plus-value importante pour les logements anciens
Un rapport de Notaires de France, publié en octobre 2018 nous fournit de riches enseignements. En 2017, les maisons anciennes d’étiquette énergie A-B se sont vendues en moyenne de 6% à 14% plus cher que les maisons d’étiquette D. Pour les appartements anciens, cette fourchette est de 6% à 22%.
Il faut savoir qu’en 2017, les logements les plus économes (classe A, B ou C) ont représenté seulement 22% des ventes. C’est presque deux fois moins que les logements étiquetés D (39% des ventes). La même année, les logements les plus énergivores (classe E, F ou G) ont constitué, ensemble, 38% des ventes.
La majorité des logements vendus ont donc une étiquette mauvaise ou moyenne. La bonne nouvelle, c’est que l’écart se resserre. Entre 2014 et 2017, la part des moins bonnes étiquettes (F-G) sur le total des transactions a diminué de 5 points. En parallèle, la part des meilleures étiquettes (A-B) a augmenté de 2 points.
Un diagnostic immobilier aux effets prix différents selon les régions
Selon les régions, l’impact de l’étiquette énergie sur le prix est plus ou moins fort. En 2017, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les appartements classés F ou G se sont vendus en moyenne 10% moins cher que les appartements classés D, toutes choses égales par ailleurs. Mais dans les Hauts-de-France, ce pourcentage n’est que de -4%.
Autre exemple, en Occitanie, les appartements classés A ou B se sont vendus en moyenne 22% plus cher que les appartements classés D ,là aussi, pour des biens par ailleurs équivalents. Ce pourcentage est de seulement +6% en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
« En Normandie, dans le Centre-Val de Loire et à Paris, l’étiquette énergie n’exerce pas d’influence significative sur les prix. Dans la capitale, ce constat peut s’expliquer par une demande supérieure à l’offre et donc une tension sur le marché », précise l’étude.
Vous souhaitez connaître l’effet prix de l’étiquette énergie dans votre région ? Consultez ci-dessous les cartes élaborées par Notaires de France. La première porte sur les appartements, la seconde sur les maisons.
Auteur : Cyrielle Chazal, journaliste environnement