En janvier 2019, le gouvernement a lancé le « coup de pouce chauffage », ou « prime à la conversion chaudière. Objectif : remplacer 3,5 millions de chaudières au fioul d’ici 10 ans. Cet été, le dispositif se renforce. Une prime CEE (Certificat d’Economies d’Energie) complémentaire vise à remplacer les radiateurs électriques peu performants.
Le Coup de pouce chauffage a pour but de remplacer les chaudières individuelles au charbon, au fioul ou peu performantes au gaz par des chaudières écologiques. L’aide monte jusqu’à 4 000 € pour les ménages modestes et 2500 € pour les autres. Par chaudière écologique, le ministère entend une chaudière à condensation biomasse performante, une pompe à chaleur air/eau ou eau/eau, un système solaire combiné ou une pompe à chaleur hybride.
Les ménages modestes qui veulent s’équiper d’une chaudière au gaz à très haute performance énergétique bénéficient d’une aide de 1200 euros. Les autres ménages peuvent prétendre à une aide de 600 euros. « La prime à la conversion des chaudières est cumulable avec d’autres aides comme Habiter mieux agilité (Agence nationale de l’habitat, Anah), le crédit d’impôt pour la transition écologique (CITE), l’écoprêt à taux zéro… », précise le ministère de la transition écologique et solidaire. Ce dernier vous propose un simulateur pour calculer le montant de l’aide à laquelle vous pouvez prétendre.
De nouvelles aides pour les radiateurs, de 50 à 100 euros
Les radiateurs électriques d’ancienne génération, surnommés les « grilles-pains », sont très énergivores. Néanmoins, ils restent encore très répandus en France, notamment chez les ménages en situation de précarité énergétique. Entre 4,4 et 5,8 millions de logements seraient encore chauffés par ces convecteurs du siècle dernier. Soit un parc compris entre 20 et 30 millions de ces radiateurs, selon l’association Equilibre des Energies.
Pour inciter les particuliers à remplacer leurs anciens convecteurs par des radiateurs performants au pilotage intelligent, le gouvernement vient de mettre en place de nouvelles primes. Elles s’élèvent à 100 euros par radiateur pour les ménages modestes en situation de précarité ou grande précarité énergétique. Et à 50 euros pour les autres.
Lire aussi : Le chauffage électrique se réinvente!
Une nouvelle dynamique
La dynamique de travaux, côté particuliers et professionnels, est au rendez-vous. Depuis le début de l’année, environ 20 000 travaux sont engagés chaque mois pour remplacer des chaudières polluantes par des chaudières écologiques. Ces chiffres sont ceux de Qualit’ENR, l’association pour la qualité d’installation dans les énergies renouvelables. Plus de la moitié des travaux se font actuellement pour installer des équipements valorisant des énergies renouvelables.
Dans tous les cas pour pouvoir bénéficier des aides d’Etat, il convient de faire appel à un artisan ou une entreprise RGE (« Reconnu garant de l’environnement ») et choisir une offre émanant d’un acteur signataire de la charte « Coup de pouce ». Les professionnels se mobilisent donc pour répondre à la hausse des travaux. « Au premier semestre 2019, Qualit’EnR a constaté un afflux inédit de demandes de qualification, qui s’est accentué au fil des mois, en augmentation de +20% à +50% par rapport aux volumes habituels à cette période de l’année« , fait savoir l’association.
Les formations dans les énergies renouvelables sont aussi en très forte hausse. Qualit’EnR compte deux fois plus de stagiaires formés cette année, avec plus de 5 000 stagiaires recensés à date. La hausse est de + 106% par rapport au premier semestre 2018. L’association note un réel « effet coup de pouce chauffage ». Le nombre de professionnels formés au premier semestre 2019 a augmenté de +264% pour les pompes à chaleur. Et de +168% pour les chaudières au bois par rapport au premier semestre 2018.
Auteur : Matthieu Combe, journaliste du webzine Natura-sciences.com