La COP26 devait se tenir en novembre 2020 à Glasgow. La crise sanitaire a entraîné son report dans la même ville en novembre 2021. Face à l’urgence climatique, la COP26 constitue le « dernier espoir » de maintenir l’augmentation des températures en dessous de 1,5°C, affirme le président de cet événement, Alok Sharma.
« Cet objectif de 1,5°C est crucial, chaque fraction de degré fait la différence », a martelé ce vendredi Alok Sharma, président de la COP26 et député britannique. « La science montre qu’une augmentation de deux degrés signifierait que des centaines de millions de personnes supplémentaires seraient touchées, que deux fois plus d’espèces de plantes et trois fois plus d’espèces d’insectes perdraient de vastes pans de leur habitat ».
Selon les Nations unies, les émissions devraient diminuer de près de 8% par an pour ne pas dépasser l’augmentation globale de 1,5°C prévu dans l’accord de Paris. Cela reviendrait à économiser chaque année jusqu’en 2030 la même quantité d’émissions que pendant la pandémie. Cet objectif reste largement hors de portée actuellement. Et pour cause : les émissions de CO2 du secteur de l’énergie ont rebondi de 2% en décembre 2020 par rapport à leur niveau de décembre 2019.
Le défi de maintenir la COP26 en présentiel
Plusieurs pays craignent que leurs représentants ne puissent pas assister en personne aux discussions en raison de la situation sanitaire. Malgré des appels à organiser l’événement en ligne, le Royaume-Uni a affirmé qu’il aurait lieu physiquement. « Bien sûr que j’adorerais assister à la COP26 à Glasgow. Mais pas si tout le monde ne peut y participer sous les mêmes conditions », avait prévenu dès avril, dans une série de tweets Greta Thunberg. Elle juge « antidémocratique » que les délégués de certains pays ne puissent « pas être vaccinés et voyager pour être représentés de manière égale« .
Bien qu’un sommet virtuel « soit loin d’être optimal », la jeune activiste avait cependant plutôt défendu cette option, comme plusieurs associations. Face aux craintes pour la sécurité des participants en pleine pandémie, le président de l’événement a dit « explorer toutes les mesures de sécurité possibles », au rang desquels les tests, les vaccins et « d’autres mesures », « afin que la COP26 se déroule en tout sécurité ».
Prendre de nouveaux engagements beaucoup plus ambitieux
« Alok Sharma a tout à fait raison » de vouloir « maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré », a commenté Kate Blagojevic, la responsable du climat chez Greenpeace. « Cet objectif doit être gravé dans l’esprit de tous les dirigeants du monde et sous-tendre toutes les décisions qu’ils prennent », a-t-elle ajouté. « Mais pour qu’il devienne réalité, chaque pays doit intensifier son action dès maintenant, à commencer par le Royaume-Uni ».
En avril, lors du sommet pour le climat de Joe Biden, les grandes puissances ont annoncé leurs nouveaux engagements. Malgré un objectif plus ambitieux pour les États-Unis, il reste largement insuffisant si l’on prend en compte leur responsabilité historique, explique la coalition US Climate Fair. Épinglé par la justice, le gouvernement allemand vient d’adopter son plan d’accélération des ambitions climatiques pour rehausser ses objectifs. Les Verts et les militants du climat jugent ces objectifs encore insuffisants et déplorent l’absence de mesures concrètes.
Matthieu Combe avec AFP