Depuis peu, le biométhane peut être injecté dans les réseaux de gaz naturel. Mais pour l’obtenir, une étape d’épuration du biogaz est nécessaire pour avoir un biométhane pur, dépourvu de CO2 et de ses impuretés. Une fois injecté, ce biométhane ne peut pas être différencié du gaz naturel et peut être utilisé pour chauffer, faire de la cogénération ou encore être utilisé en carburant GNV.
La méthanisation industrielle permet d’obtenir du biogaz par fermentation de matières organiques animales ou végétales, en l’absence d’oxygène, grâce à l’action de bactéries. Ces matières organiques proviennent des déchets et effluents agricoles ou d’industries agro-alimentaires, d’ordures ménagères ou de boues de stations d’épuration des eaux urbaines.
La fermentation produit également un résidu (digestat), qui peut ensuite valorisé en tant que fertilisant pour l’agriculture. Ainsi, la méthanisation permet la création d’une filière de production d’énergie renouvelable (électricité et chaleur) et d’une filière alternative de traitement des déchets organiques et constitue un bon moyen pour diminuer le recours aux engrais chimiques. Cela réduit les émissions de gaz à effet de serre et fournit un revenu complémentaire aux agriculteurs.
Comment convertir le biogaz en biométhane ?
Le biogaz obtenu est constitué en moyenne de 65 % de méthane, 30 % de CO2 et est saturé en eau. Il peut contenir des traces de sulfure d’hydrogène (H2S), de diazote, d’oxygène, d’ammoniac, d’hydrogène et de siloxanes, en fonction de l’origine des matières dégradées.
Le méthane contenu dans le biogaz lui octroie des vertus énergétiques. Il peut être utilisé tel quel dans une turbine à gaz pour la cogénération de chaleur et d’électricité. En revanche, pour pouvoir être injecté dans le réseau, le biogaz doit répondre aux spécificités de l’opérateur du réseau. Pour cela, il doit être débarrassé de toutes ses impuretés et être transformé en biométhane. Cela se fait grâce à au moins 3 étapes successives d’épuration : la décarbonatation pour enlever le CO2, la désulfuration pour retirer le sulfure d’hydrogène et la déshydratation pour retirer l’eau.
Du biométhane dans le réseau de gaz
La filière d’injection de biométhane dans le réseau de gaz démarre en France. Le premier projet d’injection a vu le jour le 17 mai 2013 à Forbach, en Moselle. Un nouveau projet a été mené cet été en Seine et Marne par des agriculteurs. Un autre verra le jour d’ici la fin de l’année à Saint-Pourçain-sur-Sioule. 14 projets sont déjà prévus l’année prochaine et environ 350 sont à l’étude. Le site www.injectionbiomethane.fr est destiné aux opérateurs souhaitant injecter du biométhane dans le réseau !
Lire aussi : Quelle place pour le biogaz dans la transition énergétique ?
Produire du biométhane-carburant
Le GnV est un carburant composé gaz de ville comprimé à 200 bars. Le biométhane-carburant ou bioGnV est la forme renouvelable du GnV, produit à partir de ces mêmes matières organiques.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Bonjour,
Merci pour cet article.
Le GNV permet de réduire les émissions de polluants par rapport aux carburants classique :
-Réduction de -25 % de CO2 par rapport à l’essence et jusqu’à -10% par rapport au gazole.
-Réduction de 95% des émissions de particules fines par rapport au gazole,
-Réduction > 80% des NOx par rapport au gazole
-Réduction de 92% pour le soufre par rapport au fuel lourd utilisé comme carburant maritime
-Un niveau d’émission de polluants non règlementés et réputés cancérogènes (aldéhydes, benzène, toluène) extrêmement faible à comparer aux carburants traditionnels.
Par ailleurs, de par son origine totalement renouvelable, le biométhane carburant permet de réduire de -80% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au gazole.
La réglementation sur la responsabilité élargie du producteur de déchets (janvier 2012), le tarif d’achat applicable en cas d’injection dans les réseaux de gaz naturel (novembre 2011) et l’incitation financière, faite aux fournisseurs de gaz, pour privilégier l’usage carburant du biométhane, vont faire croître rapidement l’usage carburant du biométhane.
La parfaite compatibilité entre gaz naturel et biométhane permet une flexibilité totale dans les proportions d’incorporation et offre ainsi une souplesse dans l’usage des ressources renouvelables de gaz.
Gilles DURAND
Secrétaire Général
Association Française du GNV