En 2010, la Bretagne comptait plus de 7 000 sites d’élevages et 14 millions de porcs. La région regroupe environ 60 % de la production française, sur seulement 6 % du territoire. Nos porcs atteignent plus d’une centaine de kilos en six mois, âge auquel ils sont abattus. Les mâles sont castrés, car le consommateur préfère le goût du cochon qui a « perdu » ses testicules. On leur coupe aussi la queue en tire-bouchon pour que l’envie ne leur prenne pas de croquer celle de leur voisin. D’ailleurs, on leur arrache aussi les dents, histoire d’être sûr – tout simplement – qu’ils ne croquent pas leur voisin. Evidemment, tout cela est fait sans anesthésie pour limiter les dépenses « superflues ». Puis, les cochons sont entassés dans des cages à caillebotis, où le sol consiste en des grilles perforées. De cette façon, les excréments et l’urine des cochons sont récoltés et s’accumulent dans une fosse.
Le lisier est stocké sur site, en attendant d’être transféré ou épandu sur les terres. Celui-ci contient plus de 90 % d’eau, des éléments minéraux fertilisants (azote, phosphore et potasse), des métaux lourds, principalement du cuivre et du zinc, dont l’accumulation dans les sols est une source d’inquiétude à long terme, et de la matière organique, constituée de nourriture non digérée.
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Les élevages constituent-ils intrinsèquement un problème ?
Les déjections de porc ne sont pas intrinsèquement polluantes et peuvent rentrer sans dommage dans les cycles naturels. Lorsque les plantes destinées à nourrir les animaux sont produites sur place, il s’établit un équilibre entre les minéraux prélevés dans le sol par les plantes lors de leur croissance et les rejets retournant au sol par les déjections. En revanche, lorsqu’on apporte trop de fertilisants et qu’en plus on nourrit les animaux avec de la nourriture importée, il y a surplus d’azote, de phosphore et de matières organiques dans les sols de l’exploitation. C’est le cas actuellement dans beaucoup d’élevages bretons.
Lorsque ces éléments sont en excédent dans les sols, ils rejoignent les rivières et provoquent des pollutions importantes. La pollution des rivières et de la mer par l’azote et les nitrates rend l’eau inconsommable et assure le développement d’algues vertes (on parle joliment d’eutrophisation). La seule solution durable pour contrer ce fléau est de diminuer la densité des élevages et leur nombre. L’industrie de la viande s’y refuse, souhaitant même toujours augmenter la production.
Fin février 2012, la Commission européenne a décidé de poursuivre la France devant la Cour de justice de l’Union européenne pour sa lutte insuffisante contre la pollution des eaux aux nitrates. La France est passible d’amendes importantes en fin de procédure.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Comme qoui les Côtes d’Armor devraient s’appeler les Côtes de Porc
Mais la solution a été trouvée semble-t-il!
Le lisier n’est plus un déchet mais produit de l’énergie! Grâce à sa méthanisation! Poursuivons donc ces élevages monstrueux et mélangeons algues vertes et lisier!
Françoise Couloudou