Le vautour oricou, Torgos tracheliotus, est le plus imposant des vautours avec une envergure pouvant aller jusqu’à 3 mètres pour 9 kg !
La destruction des nids, la faible disponibilité alimentaire, l’électrocution et l’empoisonnement non intentionnel sont les menaces majeures pesant sur le vautour oricou. L’espèce est considérée comme vulnérable par l’UICN et BirdLife International. Son déclin a été de plus de 25 % de ses populations sur une période de 10 ans, soit pendant trois générations. La population du vautour oricou, toujours en déclin, s’élèverait à environ 500 individus dans la zone arabique et 8 000 individus pour la population africaine totale, dont 3 000 en Afrique de l’Ouest et au Sahara.
Pour contrer ce déclin, le plan d’actions de BirdLife International comprend une meilleure connaissance de la distribution et de la dynamique de l’espèce et de ses zones de nidification, de ses habitudes alimentaires, ainsi que les moyens de réduire la prédation sur les nids, les dérangements, les risques d’électrocution et de collisions.
Mais où vit donc un vautour oricou ?
Le vautour oricou est une espèce typique des savanes sèches à buissons épineux, des plaines arides et des habitats désertiques à arbres épars et des flancs de montagnes jusqu’à 4 500 m. L’espèce peut exploiter des zones boisées ou perturbées comme le bord des routes, mais préfère généralement les habitats ouverts avec quelques arbres, peu ou pas de végétation herbacée. Les arbres sont essentiels car les oiseaux en ont besoin pour se reposer et pour se reproduire.
Le vautour oricou se nourrit de restes de lézards, d’oiseaux, de pangolins, de rongeurs, de chacals, etc. Le vautour oricou construit des nids solitaires très éloignés les uns des autres (entre 3 et 4 km), ce qui correspond à des territoires individuels de 8 km2 à 15 km2. La ponte est généralement d’un oeuf, rarement deux, couvé pendant environ 2 mois. Les jeunes ne volent qu’à partir de 4 mois.
Dans quels pays observer le vautour oricou ?
Le vautour oricou est originaire du continent africain mais se trouve aujourd’hui plus particulièrement dans la péninsule arabique et surtout en Afrique. En Afrique, sa distribution est très morcelée. Elle comprend tous les pays situés au sud du Sahara. Elle est nicheuse ou résidente au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, au Soudan, en Éthiopie, en Somalie, au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda, au Ruanda, en République démocratique du Congo, en Zambie, au Malawi, au Mozambique, au Swaziland, dans l’ouest de l’Afrique du Sud, au Botswana et en Namibie. Elle peut également être observée en Guinée, en Côte d’Ivoire, en République centrafricaine et dans le sud de l’Angola.
Auteur : Patrick Triplet, pour le Manuel des aires protégées d’Afrique francophone (extrait)